Juge au Tribunal administratif de l’Union africaine, elle prend l’initiative de créer, début avril 2021, à Rabat, « Le Forum de Dialogue des Magistrats Africains », une association professionnelle qui vise à contribuer à l’instauration de liens de communication entre les magistrats des pays africains dans les domaines juridique et judiciaire.
“À travers ce Forum, nous mettons en place une plateforme de dialogue, d’échange et de réflexion avec nos confrères et collègues des autres pays d’Afrique sur les questions d’intérêt commun, en particulier ayant un caractère juridique et judiciaire”, souligne à le Collimateur Mme Jamila Sedqi, depuis Bruxelles, où elle accomplit sa fonction au sein de la Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne.
Entre deux navettes entre Rabat et Bruxelles, l’infatigable Jamila Sedqi trouve le temps et la force de gérer à distance ses pourtant lourdes responsabilités à la fois en tant que Juge au Tribunal administratif de l’Union africaine et en tant que Présidente du Forum de Dialogue des Magistrats Africains.
Une énergie à toute épreuve mais aussi et surtout une expertise qui vaut à la magistrate marocaine respect et admiration à Rabat, Bruxelles et à Addis-Abeba.
Jamila Sedqi, parcours atypique d’une femme juriste
Avocat général près la Cour de cassation du Royaume du Maroc, Juge au Tribunal Administratif de l’Union africaine représentant le Royaume du Maroc à Addis-Abeba, Présidente du Forum de Dialogue des Magistrats Africains… Autant de responsabilités qu’il n’est évidemment pas aisé à assumer simultanément, a fortiori dans un domaine aussi délicat… Mme Sedqi s’en acquitte pourtant à merveille…
Le secret de cette percée? L’amour du pays, doublé d’une passion inoxydable pour le travail. Et pour s’en apercevoir, il n’est qu’à méditer un tant soi peu sur le parcours de cette grande dame du pouvoir judiciaire marocain.
Native de Rabat, mariée et mère de quatre enfants, de formation juridique, à commencer avec une capacité en Droit en 1987 suivie d’une Licence en Droit de l’Université Mohammed V de Rabat, section Droit privé, puis d’un diplôme de fin d’études de l’Institut National des Études juridiques et Judiciaires à Rabat… Parallèlement au statut de juriste, diverses formations ont été suivies à savoir: Formation aux USA sur les Droits de l’Enfant, un « Certificate of appreciation – The second judicial Court de l’Etat du Nevada ».
S’ensuit une Formation à l’Institut National de la Magistrature de Paris en France, suivie de deux autres formations respectivement de l’Ordre judiciaire au sein des services de la Police Fédérale et la Cellule de traitement et d’Informations Financières –CETIF- et au sein du Parquet Fédéral Belge à Bruxelles, au niveau européen, formation au sein de la Cour Européenne du Justice au Luxembourg, complété par un Master professionnel en arbitrage et médiation national et international en 2018.
Le sérieux paie…
En 1990, Mme Sedqi est nommée Substitut du Procureur du Roi près le Tribunal de Première Instance de Rabat (TPI), puis Présidente de Chambre et Vice-Présidente du TPI Rabat. En 2004, elle est nommée Conseillère au Secrétariat Général au sein du Ministère de la Justice, puis Conseillère chargée des Études Juridiques au Cabinet du Ministre de la Justice. Présidente de Chambre près la Cour d’Appel de Rabat puis Avocat général près la Cour de Cassation du Royaume. De 2008 jusqu’en 2016, elle occupe le poste de Magistrat de Liaison auprès des Autorités Judiciaires Belges, à la tête de plusieurs projets en relation avec la Coopération juridique, Judiciaire et technique en relation avec l’échange d’expérience et d’expertise.
De 2016 jusqu’en 2021, elle est Magistrate Conseillère juridique près la Mission du Royaume du Maroc auprès de l’Union Européenne à Bruxelles. En matière pénale comme membre expert de la quadripartite judiciaire qui lutte contre le Terrorisme depuis 2010.
Et ce n’est pas tout… Mme Sedqi a toujours été active dans la société civile marocaine et européenne dans le domaine des Droits de la Femme et Droits de l’enfant. Elle est membre de la Ligue de la protection de l’Enfant, de l’Observatoire National des Droits de l’enfant, de l’Union Nationale des Femmes Marocaines ainsi que de l’Instance de dialogue euro-méditerranéen qui œuvre pour le rapprochement des deux rives, basée à Bruxelles.
Avec un parcours remarquable et aussi consistant, Mme Sedqi honore son pays, sa profession et la Femme marocaine en particulier.