Il y a quelques années, l’Office National Marocain de Tourisme (ONMT) faisait du marché russe une priorité, aujourd’hui il a décide de fermer sa représentation dans la capitale de la Fédération de Russie – Moscou- et rattacher ce marché à Varsovie en Pologne.
Alors que les professionnels du tourisme au Maroc commencent tout juste à retrouver le sourire après l’annonce de la reprise des liaisons aériennes avec de nombreux pays, la décision de fermeture de la délégation de l’Office National Marocain du Tourisme dès les prochaines semaines, en Russie, sonne comme un couperet.
Une décision incompréhensible au moment où, tout le monde se bat pour la clientèle russe. Alors que la majorité des pays ouvrent des représentations de leurs ministères du tourisme à Moscou, le Maroc a décidé de fermer sa représentation.
La Russie est un marché énorme et de grand potentiel.
On remarque actuellement une nouvelle ère du tourisme pour la destination du Maroc. Une forte demande sur la destination et surtout au moment où la Turquie et l’Égypte sont fermés pour les touristes russes.
Plusieurs compagnies aériennes russes commencent leur programmation des vols vers le Maroc y compris la compagnie aérienne numéro 1 Aeroflot. Les tour-opérateurs et les agences de voyages aussi attendent l’ouverture des frontières pour reprendre leurs partenariats avec l’ONMT.
Il n’y a pas si longtemps, Abderrafia Zouitene, lorsqu’il était directeur général de l’ONMT, affirmait, lors d’une visite à Moscou en 2016, que le Maroc espérait que le nombre de touristes russes passe à « 200.000-300.000 dans les deux ou trois ans » par rapport à quelque 40.000 touristes en 2015. « Nous allons mettre un budget conséquent » à savoir « entre 3 et 4 millions de dollars cette année (2015) et 5 millions de dollars en 2017, pour atteindre cet objectif », précisait-il.
Et, faut-il le souligner, les atouts et les arguments pour attirer les voyageurs russes ne manquent pas.
Selon une enquête de l’Observatoire du tourisme, la majorité des Russes (96%) ayant séjourné au Maroc, ont une appréciation positive de leurs séjours. « La qualité et la diversité de l’offre de loisirs et d’animation, le confort de l’hébergement et la signalisation des sites sont les facteurs qui apparaissent en tête de liste en matière de satisfaction chez ces touristes ».
Le climat reste le principal motif qui favorise le choix du Maroc comme destination de voyage chez les Russes, soutient l’Observatoire, relevant que le désir de découvrir le pays est également un facteur important.
Par ailleurs, la Russie est aussi l’un des pays les plus importants en termes d’émetteurs de touristes.
La Russie figure au top 10 mondialement avec plus de 45 millions de voyages par an qui passent et qui dépensent plus que 45 milliards de dollars américains par an.
L’enquête de l’observatoire national du tourisme indique, par ailleurs, que 60% des touristes russes viennent au Maroc en couple et 18% viennent en groupe. Quant aux profils des établissements fréquentés, 49% des séjours des Russes au Maroc sont effectués dans des hôtels classés, tandis que les riads et la location représentent 45%.
Durant leurs séjours au Maroc, 34% des touristes russes visitent les monuments et les musées, 23% partent en randonnées et 20% s’intéressent aux activités balnéaires alors que la ville d’Agadir reste leur destination privilégiée avec 72% du total des nuitées passées au Maroc.
Toutefois, l’observatoire relève que le nombre de touristes russes a évolué en dents de scies au fil des années. Les arrivées des touristes russes sont passées de 11.975 en 2006 à 39.653 en 2017, enregistrant ainsi un taux de croissance annuel moyen de 11.5 % sur la période 2006-2017. Ce qui montre la nécessité de maintenir la communication sur la destination Maroc dans ce pays.
Pour ce qui est des dépenses des touristes russes au Maroc, elles se sont élevées à 226.4 Millions de dhs en 2017 pour un séjour moyen de 8 jours. La dépense moyenne par nuit et par touriste russes a atteint 811 dhs.
Dimanche dernier, la capitale du Souss, Agadir, a accueilli un groupe de 35 touristes après plus d’une année blanche en raison de la pandémie de Covid-19, ce qui augure d’une relance du marché russe… mais faut-il maintenir la décision de la fermeture définitive du bureau de l’ONMT à Moscou?