« Montée en puissance de l’armée marocaine: une menace pour Sebta, Melilla et les îles Canaries » (Rapport espagnol)

La montée en puissance des Forces armées royales marocaines serait une menace pour l’intégrité territoriale de l’Espagne, notamment Sebta, Melilla et les Iles Canaries, selon l’Institut pour la sécurité et la culture (El Instituto de Seguridad y Cultura).

Dans un rapport intitulé « Le Maroc, le Détroit de Gibraltar et la menace sur l’Espagne« , l’institut, basé à Madrid, souligne que le Maroc a lancé dernièrement un ambitieux programme pour la modernisation et l’équipement de son armée dans ses composantes Terre (chars Abrams, pièces d’artillerie françaises, Caesar, etc), Air (F-16 Viper, AH-64 Apache, UAV Bayraktar TB2), et Mer (bâtiments de guerre, patrouilleurs et peut-être même des sous-marins).

Parallèlement à cet effort de modernisation, « le Maroc veut se doter de sa propre industrie de défense via le lancement, in situ, de co-entreprises avec des partenaires américains et européens », note le rapport, soulignant que le Royaume veut être auto-suffisant en armement voire devenir exportateur.

Le renforcement de l’axe Rabat-Washington inquiète Madrid

« La reconnaissance par les États-Unis de la marocanité du Sahara confère au Maroc des bénéficies diplomatiques et économiques très importants », relève l’institut, estimant que le soutien américain « a incité son allié marocain dans la région à relancer ses revendications sur les présides de Sebta et Melilla ». 

Selon la même source, les USA pèseraient actuellement de tout leur poids pour consolider le « leadership économique du Maroc en Afrique ». « Pour cela, le Maroc compte lancer de méga projets d’infrastructures comme la conversion du port Tanger-Med en point final du réseau commercial Tanger-Dakar ».

L’Institut espagnol cite également le projet de gazoduc Maroc-Nigeria. À l’en croire, ce projet « saperait le monopole gazier algérien ».

« Une série de plans qui, au fond, sont devenus une sorte de compétition avec l’Algérie voisine et qui, au-delà des tensions qu’elle peut provoquer entre les deux pays, pourraient remettre en cause l’intégrité territoriale de l’Espagne », croit savoir l’Institut.