Vidéo. Accord trilatéral (Maroc USA, Israël)… Reconnaissance US de la marocanité du Sahara… Soutien de l’Iran au polisario… Ce qu’il faut retenir de l’interview de Nasser Bourita à Betsy Berns Korn, Présidente de l’AIPAC

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, a été jeudi 6 Mai 2021 l’invité de marque de la Conférence printanière de l’American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), un des lobbys les plus puissants des États-Unis d’Amérique. À cette occasion, le chef de la diplomatie marocaine s’est livré volontiers à l’exercice des questions et réponses concernant les développements positifs qu’a connus le dossier du Sahara marocain, notamment la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté pleine et entière du Royaume sur ses provinces sahariennes, la réactivation des relations entre Rabat et Tel Aviv, et le partenariat stratégique entre Rabat et Washington.

 

 

 

 

Interrogé sur l’Accord trilatéral signé le 22 décembre 2020 à Rabat, entre le Maroc, les États-Unis et Israël, Bourita a d’emblée coupé court aux allégations saugrenues, de surcroît tendancieuses, selon lesquelles le Maroc aurait « troqué » la réactivation de ses relations avec l’État d’Israël contre la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses Provinces sahariennes. Il a balayé ainsi tout soupçon d’ »opportunisme » en administrant une véritable leçon d’histoire à tous ceux qui, par ignorance ou malveillance, mettent en doute le bien-fondé de la restauration des relations diplomatiques entre Rabat et Tel Aviv.

Malgré la fermeture des bureaux de liaison suite au déclenchement de la deuxième Intifada palestinienne, en 2000, il n’y a jamais eu de rupture entre les peuples marocain et israélien, a clarifié Bourita, soulignant la haute sollicitude dont les Souverains du Maroc ont toujours entouré la communauté marocaine de confession juive.

« La communauté juive est une composante importante de l’identité marocaine », a certifié Bourita, à juste titre d’ailleurs. La force des liens entre la communauté juive et le Royaume trempe profondément ses racines dans l’histoire du Maroc, souligne-t-il, rappelant l’accueil chaleureux qui avait été réservé aux Juifs d’Espagne après leur expulsion au 15ème siècle. Il a aussi rappelé le rejet par feu SM Mohammed V de la politique antisémite du gouvernement de Vichy, tout en soulignant la position audacieuse du défunt Roi qui a refusé catégoriquement de livrer ses ressortissants de confession juive au régime nazi.

« La Constitution marocaine est peut-être la seule actuellement dans le monde arabe à considérer la composante juive comme étant partie intégrante de l’identité marocaine », a-t-il mis en exergue, ajoutant que, sous la conduite éclairée du Roi Mohammed VI, pas moins de vingt synagogues ont été restaurées, tout comme par ailleurs les cimetières juifs, sans oublier que les Juifs ont désormais leurs propres tribunaux…

C’est dans ce contexte qu’est intervenue la restauration des relations maroco-israéliennes, explique Bourita, ajoutant que depuis le 22 décembre 2020, des étapes importantes ont été franchies dans le processus de consolidation de cette décision: l’ouverture des bureaux de liaison de part et d’autre, l’élaboration de feuilles de route pour booster la coopération bilatérale dans les domaines du tourisme, l’agriculture, la recherche scientifique…

S’agissant des relations maroco-américaines, Bourita rappelle que Rabat et Washington sont liés par un accord de partenariat stratégique dans les volets commercial, économique, militaire… Les USA considèrent le Maroc comme allié majeur hors-Otan… le plus grand exercice militaire des USA en Afrique se tient annuellement au Maroc… Le Maroc est un partenaire principal des USA dans la lutte contre le terrorisme…

Récapitulons: particularité des liens entre le Maroc et sa communauté de confession juive, perspectives de coopération prometteuses, d’un côté, entre le Maroc et Israël, et de l’autre côté, entre le Maroc et les États-Unis

Les trois partenaires ont besoin aujourd’hui plus que jamais de coordonner leurs efforts pour contrer la menace que fait peser l’Iran sur la paix et la stabilité en Afrique et au Moyen-Orient. « L’Iran soutient, via son bras armé au Liban le Hezbollah, le front séparatiste du polisario », a averti Bourita, en réponse à une question sur la rupture des relations entre Rabat et Téhéran le 1er Mai 2018. 

Une réponse trilatérale à la menace des Mollahs d’Iran s’avère nécessaire aujourd’hui plus que tout autre temps.