BIRMANIE ET ALGÉRIE, DEUX POIDS ET DEUX MESURES

La Birmanie. Un autre pays où des militaires maltraitent leur peuple. Cela nous rappelle la triste actualité du peuple algérien qui vit le même diktat avec sa junte hors du temps.

Alors que la pression internationale est extrême sur les militaires birmans… le monde semble « indulgent » sur ce qui se passe en Algérie et ferme quasiment les yeux… alors que c’est le même schéma.

Des militaires ayant confisqué le pouvoir… qui tiennent à gérer le pays en lieu et place des civils en les accusant de tous les maux.  Alors que la gouvernance par les civils –avec ses hauts et ses bas – est la norme universelle. Y compris  dans les démocraties les plus anciennes.

***Le coup d’État d’une junte mécontente des résultats des élections législatives

La junte birmane… à sa tête le général Min Aung Hlaing… a commis son coup d’État le 1er février. Elle n’a pas apprécié que les élections du 8 novembre 2020 soient remportées par la Ligue nationale pour la démocratie dirigée par Aung San Suu Kyi (prix Nobel de la Paix en 1991).

Le général Min Aung Hlaing a été déçu que le parti contrôlé par l’armée Parti de L’Union, de la Solidarité et du Développement ne remporte que quelques dizaines de sièges. Il a dénoncé des fraudes, demandé une vérification des listes électorales et un nouveau décompte des voix, ce que la commission électorale a refusé.

Il décida l’arrestation d’Aung SanSuu Kyi et du président de la république Win Myint.  Déclaration de l’état d’urgence, dissolution du parlement et une répression qui a fait près de 800 morts, plus de 3300 arrestations et 250 000 déplacés.  Les manifestations sont quotidiennes et la junte qualifie les manifestants de « terroristes ».

***Réactions très fermes de la communauté internationale

Antonio Guterres a  condamné. Il a demandé l’ »arrêt immédiat de la répression ».  Le conseil de sécurité  a exprimé sa « profonde préoccupation » et a demandé «la libération de tous les détenus ».

Joe Biden et Antony Blinken ont dénoncé fermement le coup de force. L’administration américaine a imposé des sanctions ciblées contre les chefs militaires ainsi que sur les sociétés publiques qui génèrent des revenus pour la junte. L’Europe a imposé des sanctions, demandé la fin de l’état d’urgence et la restauration d’un gouvernement civil.

Ce samedi 24 avril,  les membres de l’Association des nations du Sud-Est asiatique (Asean) se sont réunis en Indonésie,  à Djakarta, pour examiner la situation en Birmanie…

Une réunion en présence du général Min Aung Hlaing que les pays de l’ASEAN veulent  amener à la table des négociations. L’opposition birmane est absente de la réunion. Pour Amnesty International « la crise déclenchée par l’armée birmane sanguinaire et sans remords a englouti le pays et va provoquer des chocs graves ».

Il semble clair que la manière dont est traitée et gérée la crise birmane par la communauté internationale… prouve qu’il y a une situation de deux poids et deux mesures.

La junte algérienne qui a, à son actif, des exactions sur son peuple aussi terribles – sinon pire –  et qui  mène également des opérations et des manœuvres néfastes aux voisins du Sahel et du Maghreb  semble « épargnée »  par ceux qui se précipitent pour dénoncer la junte birmane.

Il n’en reste pas moins que les généraux birmans n’ont pas le culot, ni l’arrogance fourbe et hypocrite des galonnés algériens qui, sans honte,  prétendent  « autodéterminer » les peuples…