***Soupçons d’espionnage ou mesures protectionnistes déguisées ?
Huawei est toujours affecté par l’embargo imposé par Trump en 2019 accusant les équipements 5G de Huawei d’outils d’espionnage de pays et d’entreprises.
Les entreprises américaines (logiciels, composants, puces électroniques, applications…) doivent passer par une autorisation avant de commercer avec Huawei. Malgré les attentes, l’administration Biden n’a pas assoupli les sanctions.
Et pourtant Ren Zhengfei, fondateur et Président-directeur général de Huawei Technologies, a tenu à démentir les accusations. Dans une de ses rares apparitions médiatiques, il a déclaré: « J’aime mon pays. Mais je ne ferai jamais rien pour nuire au monde ».
Mais d’autres pays ont fait le même constat que les États-Unis.
La Grande Bretagne va interdire à ses opérateurs d’utiliser la technologie 5G du géant chinois à partir de septembre 2021. Le Japon et l’Australie, la Nouvelle Zelande ont exprimé les mêmes réticences. En France, Bouygues Telecom et SFR sont aussi appelés à remplacer leurs équipements Huawei.
Le Conseil Constitutionnel français a « jugé que le législateur a voulu préserver les réseaux mobiles des risques d’espionnage (…) qui peuvent résulter des nouvelles fonctionnalités offertes par la 5G ».
Pas seulement en Chine mais aussi pour d’autres acteurs technologiques mondiaux, ces sanctions ne sont que des mesures de protectionnisme déguisées.
Elles empêchent, selon eux, l’émulation positive pour l’innovation technologique.
***Huawei veut se libérer d’Android et imposer un nouveau système d’exploitation (operating system) HarmonyOS
Malgré cette atmosphère délétère, le bilan annuel de Huawei 2020 affiche une légère croissance avec des revenus de 137 milliards de dollars dont 92 milliards de dollars pour le marché chinois.
Mais les ventes sont partout en baisse: Amérique, Europe, Moyen Orient,
Huawei tient à s’autonomiser et se libérer d’Android et de ses applications Google et Play Store pour ses futurs produits.
HarmonyOS, en cours de finalisation, sera installé dans les nouveaux appareils: smartphones, télévisions, montres connectées…
Il est prévu d’équiper 300 millions d’appareils avant fin 2021.
Dans un marché mondial dominé par deux géants américains: Android 72% de part de marché et iOS (Apple pour Iphone, IPod touch, IPad…) avec 26%… le combat est long pour se frayer une place.
Plusieurs tentatives pour imposer de nouveaux systèmes n’ont pas réussi à s’imposer durablement comme « Tizen » porté initialement par Samsung et la Fondation Linux… le système « Windows Phone » de Microsoft … ou le système « BlackBerry OS ».
***La technologie chinoise en pointe
Zen Zhengfei, président de Huawei, maintient le cap.
Face aux sanctions occidentales, il affirme: « Nous pouvons réduire nos activités, mais tant que nous pouvons survivre et nourrir nos employés, nous aurons un avenir ».
Huawei dispose d’un atout très fort… le marché chinois… pour imposer HarmonyOS. À condition que d’autres constructeurs chinois adhèrent au projet. Les constructeurs chinois représentent 42% du marché mondial des smartphones !
Malgré ses difficultés, Huawei demeure le plus grand vendeur de smartphones en Chine. 1,4 milliard d’habitants, soit près de 18 % de la population mondiale. Le marché est donc suffisamment grand pour HarmonyOS.
Illustration de la vitalité de la recherche chinoise, d’autres marques comme Xiaomi et Oppo ont établi des performances remarquables. En 2020, Xiaomi a expédié dans le monde 146,4 millions d’appareils.
Mais les USA sont à l’affût.
Ils commencent à suivre de près cette entreprise même si pour le, moment aucune restriction n’a été décidée pour sa fourniture en composants américains et pour l’accès à la licence Android de Google.