Une dizaine de manifestants algériens ont été arrêtés hier samedi 3 avril par la police après une tentative d’organiser une marche à Alger.
Les manifestants ont marché pendant quelques centaines de mètres le long du boulevard central du quartier mythique de Bab El Oued à Alger, se dirigeant vraisemblablement vers le centre d’Alger comme ils le font chaque vendredi.
Ils scandaient « capitale, réveille-toi ! », à côté des slogans habituels du Hirak, notamment « Etat civil et non militaire » et les « généraux à la poubelle », ainsi « à bas le régime ». Mais la police est intervenue et les a empêchés d’avancer en procédant à plusieurs arrestations.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plus d’une dizaine d’arrestations ont été effectuées par la police à Bab El Oued et aux alentours de la mosquée Errahma au quartier Ferhat-Boussad (centre d’Alger) où des activistes ont également tenté d’entamer une marche.
Pour les médias algériens, cette marche de samedi vient s’ajouter à celles organisées chaque mardi et vendredi et constituera un tournant pour les revendications visant l’émancipation politico-sociale pour laquelle les Algériens se sont révoltés dans un mouvement qui a fini par avoir raison du pouvoir du président Bouteflika et ce, après une vingtaine d’années de règne controversé.
Ces marches seront données aux observateurs de jauger la capacité de réveil de la rue qui s’accroche à ses revendications pour une totale rupture avec le régime et ses figures « archaïques », accusés d’être à l’origine des maux et souffrances que subissent les composantes populaires (exclusion, pauvreté, chômage, ruine économique) « face à un pouvoir qui se dit porteur, depuis la reprise en main des rênes pour une bonne gouvernance d’un projet d’une nouvelle République ».