Deux ans après le déclenchement du soulèvement populaire connu sous le nom du Hirak en Algérie, les militants de ce mouvement sont toujours remontés contre « la corruption, le manque de transparence et les méthodes répressives du pouvoir », écrit lundi, le journal espagnol El Pais.
« La seule chose qui semble claire avec l’arrivée du deuxième anniversaire est que – malgré la pandémie, la répression et les divisions internes – le Hirak est toujours vivant », souligne El Pais, assurant que les dernières mesures prises par le pouvoir pour atténuer la tension n’ont pas eu l’effet désiré.
« Le problème est que les militants ont déjà constaté que cette main tendue s’est transformée en poignée de fer. Ils n’ont pas vraiment confiance », fait observer la publication espagnole.
Pour El Pais, « la main prétendument tendue d’Abdelmadjid Tebboune n’a jusqu’à présent pas réussi à convaincre la plupart des Algériens », ajoutant que « le taux d’abstention élevé lors des dernières élections montre que les citoyens ont en assez de cette situation ».
Les décisions adoptées par le régime « n’apportent rien de nouveau », les mêmes mesures ont été annoncées il y a un an, mais elles n’ont pas été mises en œuvre, fait noter le quotidien, assurant que le mouvement du Hirak, « s’est toujours opposé à la convocation d’élections législatives et demande la formation d’une Assemblée pour rédiger une nouvelle Constitution ».
« Des gestes plus démocratiques sont nécessaires de la part des personnes au pouvoir. Le président Tebboune a déjà libéré 76 détenus du Hirak le 2 janvier 2020, lors de son investiture. Mais cela n’a pas empêché le pouvoir de remplir à nouveau les prisons et aujourd’hui, nous avons le même nombre de prisonniers d’opinion qu’avant », a dénoncé Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme, cité par El Pais.