Sahara marocain: la grande volteface du vice-président du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias

« La position sur l’affaire du Sahara est définie par le ministre des Affaires étrangères et le président du gouvernement », a admis le chef de Podemos, Pablo Iglesias, qui était l’invité de la plus célèbre émission de débat politique en Espagne, « Debate Rojo Vivo » (Vif débat en direct), diffusée hier lundi 30 novembre.

Le 15 novembre dernier, au lendemain de l’intervention des FAR à El Guergarat, Pablo Iglesias avait suscité une vive polémique au sein du gouvernement espagnol, suite à un tweet où il avait fait l’apologie du « référendum d’autodétermination du peuple sahraoui ».

Cet « avis » qui aurait été émis à titre « personnel » lui a valu un recadrage sec de la part de ses collègues au gouvernement, notamment la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzales Laya, la seule habilitée (avec le président du gouvernement, Pedro Sanchez) à se prononcer sur la question du Sahara.

« La position de l’Espagne sur la question du Sahara est définie par le président du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères », lui avait en effet rétorqué la cheffe de la diplomatie.

La ministre de la Défense, Margarita Robles, en remettra une couche à Pablo Iglesias, accusé de vouloir servir la soupe au polisario, au détriment des relations « excellentes » entre Madrid et Rabat.

L’ancien premier ministre français, Manuel Valls (actuellement conseiller auprès de la mairie de Barcelone), avait qualifié d’ « irresponsables » les propos de Pablo Iglesias, s’étonnant que ce dernier, vice-président du gouvernement espagnol, ait tenté de faire le jeu d’une bande séparatiste « impliquée dans le trafic d’armes, de drogues et la traite d’êtres humains ».

Idem pour le chef de l’opposition, Pablo Casado (chef du Parti populaire), qui avait appelé le président du gouvernement, le socialiste Pedro Sanchez, à « remettre de l’ordre » au sein de son gouvernement, en référence au dérapage de Pablo Iglesias, accusé de « chanter hors-scène ».

Face à cette avalanche de critiques, Pablo Iglesias n’a eu d’autre choix que de faire machine arrière en s’engageant désormais à s’abstenir de toute déclaration concernant la question du Sahara.