Côte d’Ivoire: une présidentielle sous haute tension

Les bureaux de vote ont ouvert leurs portes, samedi en Côte d’Ivoire, pour le premier tour des élections présidentielles, a-t-on constaté sur place.

Au total, 7,5 millions d’électeurs, dont plus de 3 millions (41%) ont déjà retiré leurs cartes d’électeurs, auront à départager Alassane Ouattara (79 ans), président sortant et candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), et Kouado Konan Bertin (51 ans), indépendant et dissident du principal parti de l’opposition, le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).

Au total, 22.000 bureaux de vote, répartis sur 11.000 lieux de vote sur tout le territoire ivoirien et à l’étranger, ont été prévus pour ce scrutin qui élira leur premier Chef de l’Etat sous la 3ème République, instituée en vertu de la nouvelle constitution du pays, adoptée par référendum en 2016.

Initialement, quatre candidatures ont été validées par le Conseil constitutionnel. Or, Henri Konan Bédié (86 ans), ex-chef de l’Etat et président du PDCI et Affi N’Guessan (67 ans), ancien premier ministre sous Laurent Gbagbo (FPI), se sont dits « non concernés » par l’élection en cours, appelant leurs militants à la « désobéissance civile » et au « boycott actif » du processus électoral.

Ces appels, protestant contre la candidature du président Ouattara et la composition de la Commission électorale indépendante et du Conseil constitutionnel, ont occasionné ou, pour le moins, attisé des affrontements intercommunautaires dans certaines localités du pays, faisant des victimes et des blessés à Daoukro (3 morts), Divo (6 morts), Bongouanou (2 morts) et Dabou (16 morts).

Au total, 35.000 éléments des forces de l’ordre ont été mobilisés depuis dimanche dernier pour sécuriser toutes les opérations liées au scrutin.

Selon la constitution ivoirienne, le Président de la République est élu pour cinq (5) ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une seule fois.

La constitution fixe la date du premier tour au dernier samedi du mois d’octobre de la cinquième année du mandat présidentiel en cours, et celle du second tour éventuel au dernier samedi du mois de novembre suivant.