SAHARA: VOICI POURQUOI LE CONSEIL DE SÉCURITÉ A « IGNORÉ » LE BLOCAGE DE LA ROUTE DE GUERGARAT PAR LES NERVIS SÉPARATISTES

Le blocage inacceptable de la route de Guergarat par les activistes du polisario n’a pas trouvé écho dans la résolution 2548 sur le Sahara, adoptée hier vendredi à la majorité des membres du Conseil de sécurité (13 pour, et deux abstentions: Russie et Afrique du Sud). Cette « omission » a été accueillie avec étonnement, voire stupéfaction, par l’opinion publique nationale.

Pourtant, le Conseil de sécurité n’est pas sans réaliser la gravité de la situation au niveau du seul couloir terrestre reliant l’extrême sud marocain et le nord de la Mauritanie, emprunté quotidiennement par les transporteurs routiers marocains pour acheminer des marchandises vers l’Afrique de l’Ouest. Le CS sait pertinemment que ce blocage impacte dangereusement le trafic vital entre le Maroc et sa profondeur subsaharienne, et que le Maroc ne peut rester les bras croisés alors que ses intérêts sont mis en danger. 

La résolution 2414, adoptée fin avril 2018, avait en effet démontré cette prise de conscience par le Conseil de sécurité, lequel avait enjoint au polisario de « se retirer immédiatement de la zone tampon de Guergarat ». Il n’en en avait d’ailleurs pas fallu plus pour que le polisario obtempère et évacue Guergarat, en essayant de maquiller ce repli humiliant en « redéploiement militaire »!!

Mais passons, car la question est maintenant de savoir pourquoi dans sa nouvelle résolution (2548), le Conseil de sécurité n’en a pas fait autant et enjoint au polisario de se retirer de la route de Guergarat?

Pour répondre à cette question, il faut d’abord savoir que les résolutions du Conseil de sécurité prennent comme base de référence les rapports du Secrétaire général de l’ONU. Or, le dernier rapport de Guterres a été présenté et soumis à l’examen de l’instance décisionnelle de l’ONU bien avant que le polisario ne fasse incursion à Guergarat, pour bloquer voire dégarnir la route où le génie civil marocain était intervenu en août 2016 en vue d’élargir et goudronner un tronçon de 3,5 kilomètres de cette route.

Il faut donc comprendre que la question est « technique » et du coup, ne se prête à aucune interprétation politique.

D’ailleurs, les États-Unis et la France, deux poids lourds du Conseil de sécurité, ont bel et bien rectifié le tir en avertissant clairement dans leurs notes explicatives diffusées à l’issue du vote de la nouvelle résolution, contre toute entrave au trafic au niveau de Guergarat. “Les récents événements à Guergarat constituent une menace pour la paix et la stabilité dans la région”, a en effet averti l’ambassadeur représentant permanent des États-Unis à l’ONU, Mme Kelly Craft.

Idem pour la France. “La France s’inquiète (…) de la situation de blocage en cours dans la zone tampon de Guergarat, qui est susceptible de créer des tensions de nature à porter atteinte au processus politique”, a averti pour sa part l’ambassadeur représentant permanent de la France à l’ONU, Nicolas De Rivière, dans son explication de vote sur la résolution 2548 sur le Sahara.

Si les récents développements survenus au niveau de Guergarat n’ont pas fait l’objet d’une injonction ferme et directe dans la nouvelle résolution, c’est parce que ces développements sont survenus bien après la présentation du rapport du SG de l’ONU sur la situation au Sahara. D’ailleurs, le blocage de la route de Guergarat se voulait une réaction de la part du polisario au dernier rapport de Guterres, accusé sans autre forme de procès de « faire le jeu » du Maroc!!