Après un long séjour de deux ans entre la Turquie et l’Allemagne, Hamid Chabat est revenu au Maroc le mercredi 21 octobre.
Il a été accueilli à l’aéroport Mohammed V par des membres de sa famille et ses « fans » et s’est dirigé vers une destination inconnue.
Il fut Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal de septembre 2012 à octobre 2017… Secrétaire Général de l’Union Générale des Travailleurs du Maroc (UGTM) de janvier 2009 à septembre 2012… et maire de Fès de septembre 2003 à septembre 2015. Il est toujours député de Fès… mais député « fantôme » !!
On explique les raisons de son départ par le dépit d’avoir été débarqué de son poste de Secrétaire général du PI, par Nizar Baraka… et aussi par sa posture victimaire. Il voyait des complots contre lui partout et lançait des déclarations quasi paranoïaques !
Mais c’est surtout le timing de son retour qui interpelle.
On suppose qu’il a entrevu une « fenêtre » pour rebondir en politique en espérant retrouver son mandat de maire de Fès lors du prochain scrutin.
Fragilisé, Driss Azami, l’actuel maire PJD de la ville, lui a tendu une perche en faisant des déclarations irresponsables et impopulaires lors d’une discussion au Parlement sur la retraite des parlementaires, désormais définitivement « enterrée ».
Lors de sa carrière syndicale et partisane, Hamid Chabat a laissé le souvenir d’un « intrigant » retors qui peut nouer et dénouer des alliances en un clin d’œil et agir en fonction de ses strictes ambitions.
Véritable bulldozer « politique », personne ne lui résistait et il a réussi à atteindre des « niveaux inespérés » … au vu de la modestie de son profil initial.
A la surprise de tous et à force de « manœuvres », il a pu devenir le 5e Secrétaire général du vénérable Parti de l’Istiqlal… ce qui est un exploit en soi… !! Mais il n’a jamais eu l’aura, ni le prestige de ses prédécesseurs issus de vieilles familles de Fès. Il était considéré comme un « intrus ».
Il en a résulté une « mégalomanie » qui l’a rendu insupportable même auprès des plus tolérants.
Populiste, il maîtrisait ce langage basique qui donnait de lui l’illusion d’une personne de « bon sens »… mais derrière ses mots il n’y avait pas de pensée politique structurée.
Il s’est fait remarquer par de nombreuses dérives. Dépourvu de convictions démocratiques, il n’a pas hésité à présenter d’ex-ministres et militants du PI au conseil de discipline sous l’accusation de « félonie »… parce qu’ils ont donné leur avis sur sa mauvaise gestion du parti.
Maire de Fès pendant 12 ans, Chabat, ordonnateur, a géré des milliards avec un bilan quasi négatif. La ville a été délaissée sur tous les plans par un Maire plus briscard que manager !
Il s’est fait aussi remarquer par ses projets insolites de Tour Eiffel dans un rond-point de Fès et une plage artificielle.
Hamid Chabat représente un modèle révolu et déphasé en politique. Il ne correspond pas aux attentes ni aux nouvelles perspectives.