Réforme de la loi électorale. Quand l’islamiste Saâd Eddine El Othmani se réfère au progressiste Abderrahmane El Youssoufi pour « défendre » la démocratie

Le chef du PJD, Saad Eddine El Othmani, n’a pas mâché ses mots en récusant d’une manière catégorique le changement proposé dans le quotient électoral. Très isolé face à l’unanimité des autres partis sur ce sujet, El Othmani a sorti l’artillerie lourde pour condamner vigoureusement ce qu’il appelle une « fronde contre la démocratie » qui, dit-il, va ternir l’image du pays et saborder tous les acquis démocratiques cumulés depuis 20 ans.

Très remonté, le leader islamiste a troqué son calme contre l’esprit offensif et victimaire qui ressemble à celui du flamboyant Abdelilah Benkirane. Il n’est pas question, martèle-t-il, lors d’une journée d’étude, de calculer le quotient électoral sur la base des voix inscrits sur les listes électorales au lieu des voix valides exprimées.

C’est une hérésie démocratique, poursuit El Othmani, que de vouloir imposer ce quotient bizarre qui fera du Maroc « la risée » des pays démocratiques. Alternant le ton ironique et la fermeté, le chef des islamistes clame haut et fort qu’il ne se laissera pas faire et s’opposera à tous ceux qui veulent imposer ce quotient qui n’existe dans aucun pays du monde.

C’est dire, poursuit-il, qu’à travers cette proposition, des partis et autres parties ainsi que certains lobbys veulent à tout prix « rationner » les élections et affaiblir le PJD: « nous ne donnerons jamais nos têtes aux coiffeurs pour qu’ils nous les coupent », ironise-t-il. Et El Othmani de conclure en affirmant que la proposition relative au coefficient électoral est une régression politique.

Un retour en arrière qui vise, poursuit-il, à liquider l’héritage de feu Abderrahmane El Youssoufi et les efforts déployés par ce grand homme pour renforcer la démocratie dans notre pays.

Un clin d’œil sournois de la part d’un islamiste à un progressiste car il est vrai si Abderrahmane El Youssoufi était encore vivant, il n’approuverait pas l’adoption d’un quotient basé sur le nombre des électeurs inscrits sur les listes électorales.