Covid, début mars, moins d’une dizaine de décès par jour: confinement total ; fin août, le compte quotidien frôle la cinquantaine: 80% des élèves marocains iront en classe…
Ceci est le choix des tuteurs légaux, me direz-vous, mais c’est surtout le résultat d’une décision gouvernementale loin d’être avisée (et c’est un euphémisme).
Le dernier discours de Sa Majesté en août tirait la sonnette d’alarme, alertant sur les chiffres alarmants et la situation qui s’annonce plus que difficile à court et moyen-terme.
L’heure est au réalisme et non aux discours fleuris, et la plus haute autorité des l’Etat adopte une position transparente à contre-courant de nos responsable politiques.
Nous le savons, les parents vont au travail, et nous savons aussi que nos infrastructures d’enseignement public sont structurellement en surcapacité ; alors que faire ?
Apparemment, laisser le « choix » -qui n’en est pas un en réalité- aux parents tout en leur faisant signer un document où ils endossent la responsabilité de leur soi-disant choix…
Au lieu de communiquer sur les préparatifs d’une telle décision au niveau des établissements, nous avons un communiqué annonçant qu’il n’est pas nécessaire de légaliser ledit document…
En lieu et place de chiffres concrets sur les régions (sinon toutes ?) où le présentiel sera prédominant, avec les mesures hygiéniques à prévoir nécessairement ; annonce est faite du chiffre (prévisible) de 80% des parents optant pour la présence de leurs enfants en classe.
Des préparatifs seraient en cours pour organiser cette rentrée scolaire en coordination avec les autorités locales et sanitaires, à travers l’activation d’une organisation pédagogique ; d’accord mais laquelle ?
Il sera également, selon Monsieur le Ministre, mis en place un protocole sanitaire préparant l’accueil des élèves le 7 septembre prochain ; mais en quoi consiste-t-il exactement ?
La théorie c’est bien… encore faut-il qu’elle se traduise dans la pratique et le réel ! Et de pratique, nous savons peu de choses… sauf que 80% des élèves iront en classe… et d’ailleurs, cela fait combien d’enfants en fait ? et avec quelle répartition entre public et privé ?
Certes Monsieur Amzazi se veut rassurant en affirmant il y a quelques temps sur une de nos chaînes nationales que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande le port du masque à partir de 12 ans… Sauf qu’il omet de préciser que cela est conditionné.
Selon les lignes directrices du groupe d’experts ayant planché sur la question, un port du masque est d’autant plus recommandé dans les cas où « les enfants ne peuvent pas garantir une distance d’au moins un mètre les uns des autres », mais aussi « si la transmission est généralisée dans la zone concernée ».
Monsieur le Ministre, dans nos classes pensez-vous réellement qu’ils seront à moins d’un mètre les uns des autres ? et n’avons-nous pas des zones où la transmission est déjà -et sera peut-être demain- généralisée ?
En prime, la saison des grippes dites saisonnières approche à grands pas, comment donc gérerons-nous l’afflux (plus que probable) des adultes et enfants souhaitant se faire analyser contre le Covid ?
Nos classes résonnent déjà en temps normal des bruits des toux et éternuements en saison automnale, et nous pouvons imaginer qu’au temps du Covid cela créera forcément des problématiques…
Et notre pays, dont la gestion de la crise fut (au passé…) à bien des égards exemplaire au départ, a donc fait le choix d’envoyer ses enfants dans des zones à risques ; puisqu’à l’heure actuelle nous ne savons rien des « préparatifs » dans les établissements d’enseignement, au moins publics… et pour le privé cela est une autre paire de manches…