Au fur et à mesure que la date de la rentrée scolaire s’approche, la confusion s’épaissit de plus en plus dans les esprits des parents d’élèves, des enseignants et des directeurs d’écoles aussi bien publiques que privées. Pis encore, même le ministre de l’Education nationale ne semble pas maîtriser son sujet puisqu’il s’ingénie à nuancer son propos à chacune de ses sorties.
Il est vrai que le défi de l’enseignement à distance ou présentiel est grand et risqué aussi bien au niveau sanitaire qu’éducationnel. Mais il ne faut pas, pour autant, entretenir le flou en essayant de satisfaire tous les acteurs de ce secteur alors que l’équation de vouloir protéger la santé des enseignants et des élèves tout en assurant une année scolaire normale devient très compliquée.
Car si le ministère de l’Education nationale a adopté l’enseignement à distance tout en laissant le choix aux parents d’élèves d’opter pour le présentiel, il est de plus en plus certain que la majorité a choisi la deuxième formule. C’est à partir de cette donne que les choses se compliquent pour les écoles notamment publiques qui manquent d’espace et de moyens pour contenir un flux aussi important d’élèves. Etant donné la vétusté des infrastructures scolaires, il serait difficile sinon impossible de respecter les gestes barrières.
C’est ce qui explique d’ailleurs la prudence affichée par Amzazi quand il a reçu, hier lundi, quatre associations des parents d’élèves. Le ministre leur a fait savoir que la rentrée scolaire en présentiel se fera progressivement en accueillant chaque jour un nombre limité d’élèves en fonction des niveaux scolaires.
Une formulation ambiguë qui ne rassure personne y compris les directeurs des écoles publiques qui dénoncent les : « contradictions et la confusion qui caractérisent les décisions et les choix du ministère de l’Education nationale tant par les formules d’enseignement proposées que par les mesures de protection contre la pandémie ».
L’Association nationale des directeurs d’écoles primaires affirme que le ministère met tout le fardeau de cette situation exceptionnelle sur les épaules de la direction pédagogique de l’enseignement primaire. Du coup, le bureau de cette association menace d’entamer des grèves progressives et refuse de dispenser des cours à distance s’il ne dispose pas du matériel technologique adéquat.
Quant aux directeurs des écoles privées, ils ont opté tout naturellement pour l’enseignement présentiel qui leur garantit le paiement des frais scolaires par les parents d’élèves. Reste à savoir s’ils vont prendre toutes les dispositions nécessaires pour protéger les élèves et les enseignants de tout risque de contamination au coronavirus.
C’est le rôle du ministère de l’Education nationale de veiller au respect des mesures préventives dans ces écoles mais il est peu probable qu’il dispose de tous les moyens nécessaires pour effectuer des contrôles systématiques.