Pendant deux saisons, les élèves et les étudiants marocains ont perdu un temps scolaire considérable entre un confinement psychologiquement morbide et un enseignement à distance techniquement médiocre et socialement inéquitable. Non seulement le niveau des apprenants a considérablement baissé mais le taux de déscolarisation a connu une montée en flèche.
Le ministre de l’enseignement, Saïd Amzazi, impute cette situation catastrophique à la seule propagation de la Covid-19 et oublie que sa politique ressemble à un cautère sur une jambe de bois. A preuve, la rentrée scolaire était prévue initialement le 3 septembre avant d’être reportée au 10 du même mois car le ministre n’était, peut être, pas au courant que les élections législatives, régionales et communales allaient se dérouler ce mercredi 8 septembre.
Et puis, coup de tonnerre ! Sans crier gare, Amzazi surprend tous les Marocains en publiant, dans la soirée du lundi, un communiqué indiquant que la rentrée scolaire a été reportée au premier octobre. Cette décision de la dernière minute est motivée par la vaccination des élèves de 12 à 17 ans, la préservation de la santé des élèves et l’évitement des foyers épidémiologiques dans les écoles.
Amzazi est devenu tellement prévisible et incohérent qu’il ne nous étonne plus car primo, rien n’empêchait les élèves de se vacciner tout en reprenant leurs études. D’autant plus que le mois de septembre est consacré à l’achat des manuels scolaires et à la consolidation des acquis de l’année écoulée. Secundo, le ministre à décidé de reporter la rentrée scolaire en évoquant des arguments farfelus car il est évident que la vaccination entraîne la préservation de la santé des élèves et évite l’apparition des clusters.
Il y a donc anguille sous roche surtout lorsqu’on sait qu’en France, sur laquelle le Maroc calque toutes ses meures sanitaires, la rentrée scolaire a débuté, en présentiel, le 2 septembre avec un protocole sanitaire bien précis. C’est à croire qu’Amzazi a du mal à se séparer de son fauteuil de ministre quitte à s’y coller encore pendant quelques semaines alors que son mandat expire ce mercredi 8 septembre 2021.
Ce qui est encore plus aberrant dans l’attitude du ministre, c’est qu’il a ignoré les souffrances psychiques des parents d’élèves durant cette crise sanitaire. Outre le confinement et l’enseignement à distance qui leur ont causé beaucoup de désagréments, ils sont aujourd’hui contraints à endurer des vacances interminables qui durent depuis juin et s’étaleront désormais jusqu’au 1 er octobre.
En revanche, il a jugé urgent et nécessaire de rencontrer les dirigeants des Fédérations des écoles privées pour les rassurer que les frais de scolarité du mois de septembre seront récupérés en juillet. Reste à savoir pourquoi les écoles américaines ont été autorisées à reprendre les cours en présentiel dès le 26 août dernier alors qu’Amzazi a fermé la porte aux écoles publiques, privées et aux missions étrangères.
Les écoles américaines ne se trouvent-elles pas sur le sol marocain ou jouissent-elles de l’immunité diplomatique ou encore ses étudiants ont-ils atteint l’immunité collective ?… Ces fous qui nous gouvernent. C’est un livre signé Pascal De Sutter, paru en 2007.
