COMMUNICATION DE CRISE OU CRISE DE LA COMMUNICATION?

Nous vivons au rythme de la surinformation, parfois la désinformation; d’où l’intérêt du monde politique d’adopter une communication politique efficace. Communiquer bien sûr, et « communiquer bien » est encore plus nécessaire; mais communiquer sur quoi ?

Primo, notre gouvernement issu d’une majorité devrait travailler à améliorer sa communication interne ; puisque les exemples sont légion de directives et de décisions contradictoires.

Secundo, au moment où les citoyens attendent des décisions claires; il semblerait que la barque gouvernementale n’a cesse de tanguer.

Certes, les vents contraires d’une situation inédite a pour effet une certaine fébrilité ; mais le propre d’un gouvernant n’est-il pas de gérer les imprévus ?

Tertio, les rétropédalages plus ou moins assumés avec leur lots de drames devraient inciter nos décideurs à plus de cohérence d’abord avec eux-mêmes, ensuite dans leurs actions impactant des millions de Marocains.

Chers concitoyens, allez voyager pour « sauver » le tourisme national ; et quand celles et ceux d’entre nous y vont, c’est de leur faute, selon un post du conseiller « médias » (rien que ça) du président du conseil (sic. El Othmani).

Nous sommes toujours en situation d’urgence sanitaire mais le ministère de l’Éducation nationale prépare une rentrée (à priori) normale; tout en incitant les institutions à se préparer à des cours en présentiel !!

Malgré la hausse alarmante des cas, il y a un peu plus de deux semaines, annonce a été faite de permettre aux établissements touristiques d’utiliser 100% de leur capacité d’accueil, sans dépasser 50% de leurs espaces communs… puisque nous « serions » toujours en phase 3 de déconfinement.

Pendant ce temps-là, huit des principales villes marocaines sont fermées, comme nous le savons avec une décision qui est l’essence même de l’improvisation ; et son lot de chaos et d’accidents parfois dramatiques.

A l’ère du Covid et nous espérons bientôt le post-covid, nous citoyens lambda ne savons plus où donner de la tête et apparemment nos décideurs non plus… Mais ce qui est plus grave, c’est « al mou7assaba », c’est-à-dire rendre des comptes, un terme cher à nos politiques.

Pour cela, il faudra attendre un bilan qui ne viendra probablement pas ; et au mieux une annonce en sera faite qui sera certainement noyée dans d’autre faits-divers et divers faits…

Ces décisions antinomiques et leur énièmes effets d’annonces gangrènent un capital confiance que l’Etat marocain s’est reconstitué au départ de la crise ; une confiance mutuelle qui est nécessaire pour un avenir que l’on se doit de construire ensemble.

Chers vous, de grâce moins d’annonces et plus de clarté, nous n’en demandons pas tant…