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Traque des opposants au régime algérien en France… et en Espagne: Des révélations scandaleuses sur l’implication directe du président Tebboune

« Barbouzeries algériennes en France et en Espagne : Les preuves accablantes contre le président Abdelmadjid Tebboune ». Ce n’est pas là le titre d’un film d’espionnage mais d’une enquête assez documentée du magazine hebdomadaire français « Le Journal du Dimanche » (JDD) sur les pratiques mafieuses orchestrées par le président Tebboune sur le sol français… et espagnol à l’encontre des opposants au régime algérien. Le pedigree a de quoi faire pâlir le pire des Bokassa-gueule-de-loup.

Alger et le terrorisme d’Etat

Notes confidentielles et rapports circonstanciés évoquent l’implication directe du président Abdelmadjid Tebboune comme un fait établi. « Nous savons, avec certitude, que les services algériens n’ont pas agi de leur propre chef », confie un cadre sécuritaire français, cité par Le Journal du Dimanche (JDD), en précisant que les actions de traque, d’intimidation, voire d’enlèvements des opposants politiques réfugiés en France et en Espagne étaient menées par des agents secrets algériens « sous couverture diplomatique, en violation du droit international ». 

Les opposants et exilés médiatiques placés dans le collimateur de Tebboune 

Amir Boukhors connu sous Amir DZ, youtubeur critique du régime, enlevé dans la région parisienne en avril 2024.

Abdou Semmar, journaliste, agressé en France en 2023.

Hichem Aboud, ancien Red’Chef de la revue « El Djeïch », enlevé le 17 octobre 2024 à Barcelone.

Le régime algérien a toujours vu derrière chaque voix dissidente « la main de l’étranger », expression fumeuse et fourre-tout pour désigner, sans jamais le nommer, un ennemi extérieur.

« Amir DZ » faisait l’objet d’un contrat d’assassinat 

Visé par sept mandats d’arrêt émis par les autorités algériennes, Amir DZ, de son vrai nom Amir Boukhors, qui cumule 1,1 million d’abonnés sur TikTok et YouTube, était la cible numéro 1 de Tebboune qui aurait ordonné sa traque dès 2021, selon les témoignages des sécuritaires français, décrivant « Tebboune comme colérique, rancunier et obsédé par la répression de ses détracteurs ».  

Amir DZ, 42 ans, avait été enlevé par de faux policiers le 29 avril 2024. Selon Le Parisien, l’influenceur, de son vrai nom Amir Boukhors, faisait l’objet d’un contrat d’assassinat. Les commanditaires de l’opération souhaitaient le faire tuer ou le rapatrier de force en Algérie pour qu’il soit exécuté. L’opération aurait toutefois échoué à cause du manque de préparation des exécutants et d’un problème financier, indique le quotidien.

Preuves accablantes

Ces preuves accablantes ont pu être établies grâce au bornage téléphonique des agents près des scènes d’enlèvement, des photos et rapports transmis depuis les lieux des opérations via messagerie cryptée à l’ambassade, un traqueur GPS dans la voiture d’Amir DZ, activé depuis l’ambassade d’Algérie à Paris, des versements en espèces pour rémunérer les exécutants, la fuite précipitée de plusieurs agents diplomatiques après les échecs des missions.

Des agents pas très secrets…  

L’enquête met en lumière un réseau structuré autour de :

Le général Rochdi Fethi Moussaoui, alias Sadek, chef de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), ancien « diplomate » en poste à Paris.

Le colonel Souahi Zerguine, alias Mouad, coordinateur des opérations clandestines.

Boualem Boualem, directeur de cabinet de Tebboune.

Ces hommes ont utilisé des agents déguisés en diplomates pour mener des opérations de surveillance, d’intimidation et d’enlèvement.

Face à ces faits, le Quai d’Orsay a officiellement demandé la levée de l’immunité diplomatique d’un premier secrétaire de l’ambassade pour qu’il soit entendu par la justice. La DGSI française suit de près les mouvements des agents algériens encore sur place.

« Cette enquête révèle une stratégie d’État de répression transnationale, menée avec l’aval du président algérien Abdelmadjid Tebboune. Elle met en cause l’usage abusif du réseau diplomatique algérien en Europe pour museler l’opposition, et souligne le climat de tension croissante entre Alger et Paris », rapporte de son côté notre confrère « Sahel Intelligence ».  « Tebboune a fait manifestement une fixation sur quelques opposants, qu’ils soient blogueurs, journalistes, hommes politiques ou simples agitateurs. Et parfois, cela vire à l’obsession », explique-t-il.

 

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