
Dans un communiqué du Collège des Chefs d’Etat de la Confédération des Etats du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso), lu dans la soirée du dimanche 6 avril à la télévision publique malienne, l’Algérie a été clairement accusée de “promouvoir le terrorisme” et de “contribuer à la déstabilisation de la région”.
Vendredi 4 avril à Moscou, le MAE malien, Abdoulaye Diop, a jeté la pierre à Alger, “base arrière aux groupes terroristes” selon ses propres termes, prenant ainsi à témoin le MAE russe Sergueï Lavrov qui accueillait ses homologues de la Confédération des Etats du Sahel.
Le Mali ne compte pas s’arrêter à ce stade, il a annoncé dans un communiqué publié dimanche 6 avril sa décision de “porter plainte, devant les instances internationales, contre le régime algérien, pour actes d’agression”, après la destruction, dans la nuit du 31 mars au 1er avril, d’un drone malien “sur le territoire national malien, à Tinzawatène, Région de Kidal”, empêchant ainsi “la naturalisation de groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes”.
L’implication avérée d’Alger dans le parrainage des groupes terroristes et séparatistes dans la région du Sahel, entre autres le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JSIM) et le Front de Libération de l’Azawad (FLA), pourrait constituer un casus belli (un cas de guerre), même si une guerre ouverte semble difficilement envisageable à l’heure actuelle, l’AES ayant d’autres préoccupations, notamment le nettoyage de la région des groupes affiliés à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), produit pur jus de l’ancien Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), et de “l’Etat islamique dans le Grand Sahara”, fondé par un ex-élément de la milice séparatiste du « polisario », Adnane Abou Walid al-sahraoui, tué par les forces françaises de Barkhane au Sahel en septembre 2021.
Les connexions entre Alger et les groupes terroristes s’activant au Mali, Niger et Burkina Faso ne sont plus à démontrer tellement elles sont flagrantes. Il suffit de savoir que les émirs des principaux groupes jihadistes essaimant dans la région du Sahel sont ou bien de nationalité algérienne ou de fidèles habitués des locaux des services militaires algériens. Simplement, ces connexions n’ont jamais été officiellement dénoncées comme c’est le cas aujourd’hui. Il reste à voir si les Etats du Sahel vont joindre l’acte à la parole et recourir aux instances internationales pour faire condamner le rôle malsain et destructeur d’Alger, parrain du terrorisme et du séparatisme non seulement au Sahel mais aussi dans d’autres pays de son voisinage immédiat (Libye, Mauritanie, Tunisie), pour ne pas parler uniquement du Maroc.