AMZAZI, L’INCROYABLE FUITE EN AVANT

Said Amzazi semble faire sien ce dicton: « Que de choses n’avons-nous pas accomplies en les abandonnant »! Au lieu d’assumer pleinement ses responsabilités en tant que ministre de tutelle, il se découvre la curieuse vocation de « médiateur » dans la bataille engagée autour des frais de scolarité, serpent de mer qui empoisonne depuis trois mois les relations entre les écoles privées et les parents d’élèves.

Endossant sa robe de « légaliste », il a affirmé, hier devant les députés, que la loi ne lui permettait pas d’imposer quoi que ce soit aux « patrons » des écoles privées et qu’en vertu de cette même loi, il n’a que ses « bons offices » à proposer pour trouver l’introuvable compromis entre les parties « au conflit ».

Dit autrement, il a filé la patate chaude au commun des législateurs oubliant à l’insu de son gré que l’Exécutif dont il fait partie a la main haute sur le travail législatif.

Et ce ne sont surtout pas les parlementaires qui diront le contraire tant leurs propositions de loi restent ignorées et leurs questions,  en suspens, comme l’a dernièrement déploré le bureau de la Chambre des représentants réuni sous la présidence de l’ex-ministre de l’Éducation nationale, le socialiste Habib El Malki.

M. Amzazi, il n’est pas ici question de « loi divine » et du coup elle reste réformable, autant que la mentalité de celles ou ceux qui l’ont élaborée et édictée!!

Mais passons, car la situation que le ministre-médiateur a laissée pourrir risque de prendre désormais une tournure judiciaire. Bien des parents d’élèves, faute d’interlocuteur sérieux et efficace, se préparent à taper aux portes des tribunaux pour se faire entendre.

Il est désolant qu’une question aussi vitale pour le pays que l’enseignement, – l’avenir des générations futures-, finisse devant les tribunaux qui, à l’évidence, n’en auraient pas besoin, tellement leurs bureaux regorgent de délits et crimes dus principalement à la faillite de l’école publique!!

Voilà, le mot est lâché. Il paraît qu’il va falloir en penser quelque chose. Or, rien. À part que cette faillite est due à l’échec des moult réformes de l’enseignement, lequel échec est la responsabilité des gouvernements et non des parents d’élèves!!!

Les parents d’élèves auraient-ils cassé leur tirelire, si  l’École publique était performante?

Non, Monsieur le ministre! La plupart des parents se saignent chaque fin de mois pour s’acquitter des frais de scolarité, dont les hausses sont aussi régulières qu’injustifiées!! Faut-il là  encore arguer de la loi pour laisser grever les petites bourses par des « marchands » d’enseignement devenus insatiables? Jusqu’où continuera-t-on de faire le jeu des lobbies cupides et rapaces? L’enseignement est-il devenu une « marchandise » comme les autres? Elle est où la notion de service public? 

La crise sanitaire due au coronavirus a mis en brèche cette logique bassement marchande, en remettant en selle l’État-nation notamment sur les questions vitales telles que la Santé et l’enseignement.

« Tirez enseignement, ô vous qui êtes doués d’intelligence »!

Amen!