ALGER, CE « SYRIAL » CHAMPION DE L’HYPOCRISIE !

 

 

 

Par: Zakia LAAROUSSI

Le dernier chef-d’œuvre en date de la diplomatie algérienne : une visite éclair à Damas de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, porteur d’une poignée de main «fraternelle» destinée au régime syrien, hier encore l’ennemi juré de la liberté et de la démocratie. Mais vous l’avez bien compris, ce n’est là qu’un petit acte dans une longue pièce de théâtre où l’Algérie joue les caméléons, toujours prête à changer de couleur au gré du vent géopolitique. Un jour aux côtés d’Assad, le lendemain avec le «nouveau» président syrien, et dans quelques mois ? Peut-être un éclat de soutien pour un autre despote. Qui sait ! Ce qui est certain, c’est que l’Algérie, dans sa recherche acharnée de visibilité, ne manque jamais une occasion de montrer sa « flexibilité »… si souple qu’on se demande parfois si elle a un véritable squelette diplomatique.

 

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Le retournement de veste, chez nous, n’est pas un simple réflexe ; c’est un art maîtrisé avec une précision d’orfèvre. Hier, Alger clamait sur tous les toits qu’Assad était un souverain indéboulonnable, un héros de la résistance à l’Occident. Aujourd’hui, la même Algérie nous sert une leçon sur «l’unité syrienne» et «la réconciliation», comme si elle n’avait pas été, il y a quelques mois à peine, un des plus fervents avocats du régime baassiste syrien. Un paradoxe digne d’un roman absurde où le personnage principal change de cap à chaque chapitre sans jamais perdre son sourire. «Aujourd’hui avec toi, demain contre toi», voilà le crédo diplomatique de la «patrie des chouhadas».

Qu’importe la cohérence, ce qui compte, c’est d’être là, à chaque scène, comme si de rien n’était.

La stratégie algérienne ? Une promenade de santé dans le jardin du cynisme. On navigue entre les alliances et les oppositions comme un funambule entre deux fils invisibles. En Libye, la recette est la même: «Ce matin, on boit un café avec Haftar, et ce soir, on trinque avec Tripoli». Quand on interroge Alger sur sa position, la réponse fuse, floue comme un brouillard de fin de soirée : «Nous sommes pour une solution libo-libyenne». Rien de plus clair, n’est-ce pas ? Une position qui n’engage personne et qui permet à l’Algérie de maintenir ses relations avec tous les acteurs en présence, sans risquer de s’attacher à l’un ou l’autre. Un modèle de pragmatisme… ou plutôt de prudence excessive, celle qui permet de se faufiler partout sans se mouiller.

Ah, la fameuse politique de la « neutralité active » ! Un art bien rodé, qui a vu son apogée pendant la crise du Golfe. Alger, nous disait-on, «restait neutre», une posture de fausse impartialité qui permettait de s’asseoir à toutes les tables sans jamais se choisir un camp. Mais à force de se placer partout sans se fixer nulle part, on finit par devenir l’objet de toutes les moqueries, le clown diplomatique qui, tout en essayant de se faire bien voir de tous, finit par ne convaincre personne. Comme ce vieil adage : « Manger avec le loup, pleurer avec le berger », qui résume parfaitement la position algérienne : toujours là, mais jamais là où il faut.

 

 

Rien n’illustre mieux cette farce diplomatique que la gestion des crises régionales. De la Syrie à la Libye, en passant par le Mali, l’Algérie change de posture comme on change de vêtements. Un jour, elle soutient le gouvernement central, et le lendemain, elle appelle au dialogue avec les groupes armés, un jeu de chaises musicales où les joueurs changent de place à chaque tour. Au final, aucun changement tangible sur le terrain, mais une myriade de déclarations creuses et de conférences inutiles. Comme un théâtre d’ombres, où chaque protagoniste brille par son absence de conviction.

Car voyez-vous, la politique étrangère algérienne, c’est avant tout une question d’apparence, une stratégie d’«ouverture sans engagement» qui consiste à maintenir des portes entrouvertes pour voir de quel côté souffle le vent. Prenez la Tunisie : d’abord, l’Algérie soutient le président Kaïs Saïed, puis, dès que le vent tourne, elle envoie des signaux ambigus, appelant à «écouter la voix du peuple», comme si la situation politique tunisienne ne la concernait en rien. Toujours là, mais jamais là où il faut.

Dans cette danse diplomatique, le caméléon algérien est un maître de l’esquive, capable de se faufiler entre les crises comme un serpent dans l’herbe, sans jamais se prendre au piège d’une position trop tranchée. Elle change de peau aussi facilement qu’une robe de bal, se métamorphosant à chaque crise pour rester toujours dans le coup. Et que dire de ses «déclarations» et de ses «visites surprise» à droite et à gauche ? Des apparitions, des discours qui se volatilisent dans le vent, des décisions qui ne font que renforcer l’idée d’un pays perdu dans sa propre ambiguïté, comme une pièce de théâtre qui ne finit jamais.

En somme, la diplomatie algérienne reste fidèle à elle-même : une grande maîtresse du jeu de dupes. Derrière chaque sourire se cache une intention floue, derrière chaque poignée de main se cache un calcul. Car le but ultime, ce n’est pas la vérité, ce n’est pas la cohérence, c’est de rester visible, de rester dans le tableau, quitte à se perdre dans les méandres de l’indécision. Et pendant ce temps, la question revient, implacable : « Mais, avec qui est l’Algérie aujourd’hui ?».

Un mystère, un autre. Toujours le même.