Paris, de notre correspondante Zakia Laâroussi

Dans une nouvelle scène de cette tragicomédie qu’est la diplomatie algérienne, Abdelmadjid Tebboune, président en quête d’auditoire, s’est risqué à évoquer la possibilité d’une normalisation avec Israël. Mais attention, pas sans condition ! Il exige — accrochez-vous bien — la création d’un État palestinien. Derrière cette déclaration théâtrale, on devine le désespoir d’un homme acculé, prêt à tout pour sauver les apparences. Un funambule maladroit sur le fil de l’hypocrisie politique.
Tebboune: « Le seul problème entre l’Algérie et Israël, c’est la question de la Palestine. Il n’y a ni antisémitisme, ni racisme. Nous n’abandonnerons jamais la cause palestinienne . Jamais de la vie » pic.twitter.com/TCOVBguJfF
— Oumma.com (@oumma) February 4, 2025
Hier encore, Tebboune s’improvisait grand pourfendeur des « complots sionistes », multipliant les tirades enflammées contre le Maroc, accusé d’avoir pactisé avec le diable. Et aujourd’hui, il s’essaye à un numéro d’équilibriste grotesque, dans une tentative désespérée de réécrire son propre récit. Alors, que s’est-il passé entre-temps ? Une révélation divine ? Une soudaine crise d’honnêteté ? Ou plutôt, la réalité implacable de l’isolement international qui le pousse à ramper là où il jurait de ne jamais mettre le pied ?
Tebboune découvre tardivement que hurler du fond du fossé ne fait pas trembler les murailles du monde. Et, tandis que son discours se fissure, le contraste avec le Maroc devient éclatant : ce dernier avance, trace sa route, accumule les reconnaissances diplomatiques sur le dossier du Sahara, et renforce sa stature internationale. Pendant ce temps, Tebboune, perdu dans ses incantations d’un autre âge, ressemble à un chanteur désaccordé dans une fête où personne ne l’a invité.
🔥21 août 2024 : Tebboune exhorte l’Egypte d’ouvrir la frontière avec Gaza pour envoyer son armée.
💦3 février 2025 : Tebboune est prêt à normaliser avec #Israël 🇮🇱.
Juste après le génocide ! 😵💫Voilà c’est ça l’#Algérie…🌈🇩🇿#Traitre #Fourbe #AucunPrincipe #HarkiLand pic.twitter.com/JKtxWvKNe1
— Salif Souss-Massa (@SalifSoussi) February 6, 2025
Quant à ses fameuses conditions pour une normalisation, elles prêtent à rire. Il croit encore qu’il suffit de repeindre une épave pour en faire un navire flambant neuf. La promesse d’un État palestinien comme préalable n’est qu’un alibi poussiéreux, bon à meubler les discours officiels. Tout le monde sait que les vrais décideurs ont depuis longtemps compris que l’action prime sur les illusions. Mais Tebboune préfère jouer les illusionnistes, espérant que personne ne remarquera le lapin en plastique sorti de son chapeau rapiécé.
La réaction d’Israël à ces déclarations avec un silence poli. Mieux encore, une indifférence glaciale, comme pour dire : « Pauvre hère, il se croit encore sur la scène principale… alors qu’il n’est même plus dans la salle. » Il est bien tard, les jeux sont faits, et les spectateurs sont déjà passés à autre chose.
Peut-on prendre Tebboune au sérieux lorsqu’il parle de stratégie ? Évidemment pas. Le « stratège » a oublié la règle de base : trop mentir, c’est finir par s’enferrer dans ses propres contradictions. Tebboune pense que le peuple a la mémoire courte. Grave erreur. Il est le seul à ne plus se souvenir de ce qu’il clamait la veille.
Quant à ceux qui dansent autour de lui pour justifier cette volte-face, ils parleront de «repositionnement stratégique», espérant maquiller cette fuite en avant. Mais personne n’est dupe : il ne s’agit que d’une tentative désespérée de sauter dans un train déjà loin. Trop tard, monsieur le président : la caravane est partie, et vous restez seul à patauger dans la poussière de vos illusions.
En fin de compte, Tebboune ne fait que rejouer un épisode d’un feuilleton diplomatique devenu lassant. La seule question qui demeure est : combien de temps encore continuera-t-il à s’accrocher à ce rêve défraîchi de «leadership régional» ?
L’Histoire se charge toujours de balayer ceux qui s’obstinent à ne pas comprendre l’époque. Et là, il semble clair que « l’époque est partie en sprint, tandis que Tebboune peine à nouer ses lacets ».