UN TOURISTE ESPAGNOL ENLEVE AU SUD DE L’ALGERIE. VOICI A QUI PROFITE LE CRIME

« Un citoyen espagnol a été enlevé dans le sud de l’Algérie par des membres d’un groupe jihadiste », rapporte aujourd’hui l’agence de presse officielle espagnole « EFE », affirmant se baser sur « deux sources proches de l’enquête ».

Selon ces mêmes sources, les ravisseurs ont relâché les personnes qui se trouvaient avec le touriste espagnol à la frontière avec l’Algérie avant d’entrer sur le territoire malien et il aurait été retenu en otage.

« Les ravisseurs seraient affiliés à l’Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS). Ils ont libéré les personnes qui étaient avec le ressortissant espagnol au moment de son enlèvement à la frontière algérienne avant d’entrer en territoire malien, avec la seule otage », indique de son côté le portail régional « Actualités brûlantes du Sahel ». 

Les enquêteurs espagnols sur la piste de « l’EIGS », filiale de « Daech » au Sahel » fondée par Adnane Abou Walid al-Sahraoui

Selon « EFE » et « Actualités brûlantes du Sahel », le ressortissant espagnol aurait été kidnappé par des jihadistes de « l’Etat islamique dans le Grand Sahara », filiale sahélienne de « Daech », fondée en 2015 par Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ancien élément de la soi-disant « armée sahraouie » tué en août 2021 dans le cadre de l’opération   « Barkhane » menée par l’armée française au Sahel et au Sahara.

Figure historique de Daech, al-Sahraoui, de son vrai nom Lahbib Ould Abdi Ould Saïd Ould El Bachir, était un émir autoritaire, brutal, et créateur de la filiale islamique au Sahel en 2015. Il a démonétisé Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) sur l’échelle de l’horreur, mais sa mort en 2021 a entraîné un recul de « l’IEGS », les décès associés à cette organisation terroriste ayant diminué de 7% en 2023 (soit 2 448 morts).

Le kidnapping du ressortissant espagnol le 15 janvier courant marque un retour en force de l’EIGS. Le 12 janvier 2025, une autre touriste d’origine autrichienne, Eva Grezmatcher de son nom, a été enlevée, vraisemblablement, par le même « EIGS », au niveau du « Point zéro », un poste marque la frontière entre le Niger et l’Algérie, sur la route entre Agadez et Tamanrasset.

Algérie, un « Etat failli »

Le rapt de ressortissants étrangers à Tamanrasset met en évidence, outre la compromission avérée des services algériens avec les groupes jihadistes s’activant dans la région sahélo-saharienne, son incapacité flagrante à contrôler leurs activités terroristes, pour ne pas parler des trafics de toutes de sortes (armes, drogue, voitures volées, etc) organisées avec la complicité de la Direction Générale de la Documentation et de la Sécurité Extérieure (DGDSE). Parmi ces groupes jihadistes auxquels Alger offre le parapluie, figure, outre « l’Etat Islamique dans le Grand Sahara » d’Adnane Abou Walid al-Sahraoui, « le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM), qui regroupe différents groupes au Sahel se revendiquant d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) : il s’agit principalement d’Ansar Dine et de sa katiba Macina, de la katiba al-Furqan et d’al-Mourabitoune.

Pas plus tard que le 1er janvier 2025, le ministère malien des Affaires étrangères a dénoncé clairement « la proximité et la complicité de l’Algérie avec les groupes terroristes, qui déstabilisent le Mali et à qui elle a offert le gîte et le couvert ».