Arrivé à Alger samedi 16 novembre dernier, Boualem Sansal, tout juste naturalisé français, a été arrêté par la police et emprisonné par le régime, ont annoncé jeudi ses proches.
Le régime liberticide algérien avait dans le collimateur l’auteur de « 2084 : la fin du monde » (Gallimard, Grand prix du roman de l’Académie française, 2015), depuis un mois, précisément au tout début du mois d’octobre dernier quand, à la faveur d’une interview au média français «Frontières», il avait asséné ses quatre vérités à la junte haineuse. «Quand la France a colonisé l’Algérie, toute la partie ouest de l’Algérie faisait partie du Maroc, Tlemcen, Oran, jusqu’à Mascara. Toute cette région faisait partie du Royaume», avait-il affirmé, jugeant «arbitraire» la décision du gouvernement français de cette époque de rattacher une partie du Sahara oriental marocain à l’Algérie, alors département français (voir vidéo ci-contre: 21: 17).
Boualem Sansal ne croyait peut-être pas avoir tapé là où ça faisait mal aux faussaires patentés de l’histoire. «Le régime algérien est un régime militaire. Ce qu’ont fait les militaires, ils ont inventé le polisario pour déstabiliser le Maroc parce qu’ils voulaient un système communiste. Ils ne voulaient pas que les Algériens disent, peut-être que si on faisait comme le Maroc, ça serait mieux, ils seront plus libres, il y a le tourisme, les choses se passent un peu mieux», avait encore affirmé l’intellectuel franco-algérien. Vous comprendrez un peu mieux pourquoi, le jeudi 26 septembre dernier, les autorités algériennes ont décidé d’imposer le visa pour toute personne munie d’un passeport marocain.
Boualem Sansal, 75 ans, enfoncera davantage le « Titanic Mouradia » dans cet exercice de vérité et de lucidité. «Le Maroc, il faut le savoir, c’est le pays le plus ancien dans le monde. Le Maroc existe depuis 12 siècles. La France existe depuis 1000 ans. Le Maroc est un vieil Etat qui a toujours été puissant (…) Il a construit un empire jusqu’au Sénégal», avait-il martelé.
Autant de clous enfoncés par cet écrivain courageux dans la baudruche d’une nomenklatura algérienne opaque et corrompue.