
Par: Agence France-Presse
La cour d’appel d’Alger a confirmé mardi le verdict de première instance en condamnant mardi l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme notamment pour « atteinte à l’unité nationale », selon un correspondant de l’AFP dans la salle. « Le verdict du tribunal de première instance a été confirmé. Vous avez huit jours pour introduire un pourvoi en Cassation », a déclaré en français la présidente à l’attention de M. Sansal, après avoir lu l’énoncé du verdict en arabe.
Interrogé par l’AFP, le nouvel avocat français de l’écrivain, Me Pierre Cornut-Gentille, arrivé ces derniers jours à Alger, n’a pas voulu se prononcer sur cette éventualité. « Je n’ai pas de déclarations à faire, je dois rendre visite à mon client pour discuter avec lui d’un éventuel pourvoi », a-t-il dit. Le défenseur de M. Sansal, âgé de 80 ans et atteint d’un cancer, a expliqué l’avoir « rencontré hier (lundi), il va bien ». M. Sansal avait été condamné le 27 mars à cinq ans de réclusion par le tribunal de Dar El Beida, près d’Alger, notamment pour des déclarations en octobre 2024 au média français d’extrême droite Frontières, où il estimait que l’Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Son arrestation le 16 novembre dernier à Alger avait aggravé une crise diplomatique déjà aiguë entre Paris et Alger, qui avait éclaté après la reconnaissance fin juillet par le président Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie sous « souveraineté marocaine » pour le territoire disputé du Sahara occidental où l’Algérie soutient depuis 50 ans les indépendantistes du Polisario contre le Maroc. La brouille sans précédent entre les deux pays a été marquée ces derniers mois par des expulsions de diplomates de part et d’autre, des restrictions pour les titulaires de visas diplomatiques et un gel de toutes les coopérations.
Le Premier ministre français François Bayrou a dit mardi espérer « des mesures de grâce » présidentielle après la confirmation en appel de la condamnation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison ferme pour atteinte à l’unité nationale.
« La situation que Boualem Sansal subit est une situation que tous les Français et le gouvernement français trouvent insupportable, à juste titre. Maintenant qu’il y a eu condamnation, on peut imaginer que des mesures de grâce, notamment en fonction de la santé de notre compatriote, soient prises », a déclaré le chef du gouvernement français.
Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France depuis 2016 et ancien ministre de la Santé et du Travail, a réagi ainsi à ce verdict: « 5 ans de prison pour un homme de 80 ans, malade, dont le seul tort est d’avoir pris la plume : cette condamnation est inhumaine. La France doit urgemment engager une action diplomatique forte pour obtenir la libération de notre compatriote Boualem Sansal, mais aussi de Christophe Gleizes ».