A l’été 2022, le Cap-Vert ouvre une ambassade à Rabat (30 août) et un Consulat général à Dakhla (31 août). Un tournant dans les relations bilatérales historiques, dont les enjeux viennent d’être explicités par la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères de Praia, Mme Myrian Vieira, dans une interview accordée le 3 juillet courant au journal hebdomadaire cap-verdien, Expresso das Ilhas.
A la question de savoir si, en soutenant le Plan d’autonomie marocain, Praia « ne reconnaît (plus) le droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental », Mme Vieira a répondu: « Je dois dire qu’ici il faut aussi démystifier un peu ce qu’est ce concept, il existe plusieurs théories sur l’autodétermination ». « Le Plan d’autonomie comporte 35 points, et comme vous pouvez le constater, parmi ces points, il y a la question de l’autodétermination », a expliqué Mme Vieira, en soutien à l’Initiative marocaine qui prévoit d’octroyer de larges prérogatives d’autogestion à la population du sud marocain dans le cadre de la souveraineté marocaine. Ce qui constitue en soi une forme d’ « autodétermination ».
Il en ressort que le plan d’autonomie marocain, à la base du lancement du dialogue politique initié en 2007 sous l’égide de l’ONU, est conforme à l’esprit et à la lettre de la résolution 1541 de l’Assemblée générale de l’ONU, laquelle affirme clairement, dans son OP 6 consacré au principe d’ »autodétermination », que « toute tentative visant à détruire partiellement ou totalement l’unité nationale et l’intégrité territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations Unies ».
Une affirmation qu’Alger et son proxit séparatiste feignent d’ignorer, préférant se cramponner à l' »option » biaisée, de surcroît impraticable de l’aveu même de l’ONU et de son instance décisive, le Conseil de sécurité, qui a d’ailleurs balayé toute référence à « l’autodétermination » du faux « peuple sahraoui » dans sa terminologie.