FESTIVAL MAWAZINE-RYTHMES DU MONDE: QUAND ABDESLEM CONTREDIT AHIZOUNE

Le président du Festival Mawazine-Musiques du Monde, Abdeslem Ahizoune, a quelques « bons » arguments pour nous convaincre du bien-fondé du festival Mawazine Musiques du monde. « L’engagement du festival à rendre la culture accessible à tous et sa contribution au développement d’une industrie nationale du spectacle sont sans aucun doute ses réussites les plus emblématiques », a renchéri M. Ahizoune, dans son « édito » paru sur le site officiel du festival.

Or, nous voilà découvrir, sur une autre page du même site, les promoteurs de ce festival reconnaître que « l’industrie musicale est inexistante au Maroc ». « Mawazine est devenu un festival à forte dimension citoyenne qui offre une véritable alternative dans un pays où l’industrie musicale est inexistante, où le marché souffre du piratage et où les budgets du ministère de la Culture sont limités », peut-on lire sur le site.

Voici ce que cela donne: le Festival Mawazine « contribue au développement d’une industrie du spectacle (…) dans un pays où l’industrie du spectacle est inexistante ».

Qui croire alors: Abdeslem ou Ahizoune ?

Mais passons, car il y a une autre préoccupation à laquelle M. Ahizoune n’a toujours pas de réponse: la « place » de l’artiste marocain dans ce festival ? L’envergure internationale du festival doit-elle constituer un prétexte pour reléguer nos artistes au second plan, quand ce n’est carrément pas aux oubliettes. Pourtant, les nôtres n’ont rien à envier à leurs homologues venus d’autres contrées du monde arabe, voire au-delà.

C’est bien que Mawazine occupe une place de choix dans la cartographie des festivals musicaux les plus prestigieux au monde, c’est encore mieux que ce festival se transforme en rampe de lancement pour l’art et la culture marocaine.

Pour être valorisé par les autres, il faut apprendre à se valoriser soi-même?