Mais qui veut briser le rêve de Reda Bennani, jeune prodige du tennis marocain?

La vidéo est en train de devenir virale sur la centrifugeuse des réseaux sociaux. On y voit le jeune prodige du tennis marocain Reda Bennani, 15è mondial ITF Juniors, pointer sans les nommer des responsables à la Fédération royale marocaine de tennis (FRMT), pour un traitement inadéquat, de surcroît indigne, mais aussi et surtout pour sa privation de la wild card (invitation) pour participer à la 38è édition du Grand Prix Hassan II de tennis, qui a eu lieu du 31 mars au 7 avril 2024 à Marrakech.

 

 

Ses déclarations ont de quoi donner le grand frisson, écoutons-les: « Ils ont essayé de porter atteinte à ma réputation par tous les moyens possibles, ils ont remis en question ma marocanité et mon patriotisme, alors que l’administration technique fait tout pour me marginaliser », dévoile la jeune pépite marocaine. « Bien que je sois Marocain et que je réside au Maroc, et que je m’entraîne avec des cadres marocains, la Fédération royale marocaine de tennis ne m’a jamais soutenu. En revanche, la Fédération internationale de tennis et les sponsors m’ont soutenu, et mon rêve est de représenter et de hisser le drapeau de mon pays dans les plus grands tournois au monde », confie-t-il.

Et d’ajouter: « Il n’y a aucun joueur dans le monde du même niveau que moi ou moins qui ne reçoit pas de soutien financier de sa fédération. Pourtant, j’ai reçu plus de 10 invitations au cours des dernières années de l’étranger, dont une pour un tournoi Masters 1000 à Madrid ».

Paraît-il, il y a une raison à cette « mise à mort » de la jeune pépite marocaine. Tenez: « J’ai entraîné Reda Bennani pendant deux ou trois mois. C’est vrai que c’est assez spécial, le groupe dans lequel il est, sa façon aussi de communiquer, sa façon d’être sur le terrain. C’est mon avis personnel. Après deux mois, j’ai arrêté cette collaboration. C’est compliqué. C’est un jeune qui a son caractère avec son ancien entraîneur aussi avec qui j’ai travaillé. Aussi, je n’ai pas senti une motivation spéciale de sa part. C’est l’expérience que j’ai eue », a argué le directeur technique de la FRMT, Hicham Arazi.

Vous avez donc bien lu : « avis personnel »… « je n’ai pas senti une motivation spéciale de sa part »… « Sa façon de communiquer » … Décidément, les « arguments » avancés par le directeur technique de la FRMT sont très subjectifs et donc trop peu convaincants. Elles appellent néanmoins quelques questions: peut-on bannir un jeune talent sous prétexte qu’il « a du caractère » ? La force de caractère et la ténacité ne sont-elles pas des qualités intrinsèques à quiconque veut se surmonter et réussir? De quelle logique et du haut de quelle ir-responsabilité peut-on priver un concitoyen de représenter dignement son pays?

Il y a sûrement maldonne dans cette affaire. Une enquête s’impose pour élucider et identifier les responsables de la mise au ban d’un jeune dont le seul « délit » est de vouloir hisser haut les couleurs de son pays.