Le parti d’extrême droite Chega (« Assez », en portugais), mené par André Ventura, s’est imposé comme troisième force politique du pays (18% des voix), après l’Alliance démocratique (29,49 % des suffrages) et le Parti socialiste, au pouvoir (28,66%), à l’issue des législatives de dimanche 10 mars.
Le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, doit maintenant demander à un chef de parti, celui qui aura obtenu le plus de voix ou de sièges, de former un gouvernement. Or, pour pouvoir former un gouvernement, le chef de l’Alliance démocratique, parti de centre droit (opposition), Luis Montenegro, a nécessairement besoin des voix du parti d’extrême droite Chega, mené par André Ventura.
Luis Montenegro va donc être confronté à des choix difficiles, alors que Chega se retrouve propulsé en position de « faiseur de rois potentiel », explique le Financial Times. « Il a « toujours refusé de conclure un pacte de gouvernement avec (…) ce parti antisystème qualifié de raciste et de xénophobe par ses détracteurs », estime le journal.
« La fin de huit années de pouvoir des socialistes »
Si le bloc de centre droit parvenait à former un gouvernement, « cela marquerait la fin de huit années au pouvoir des socialistes », après un scandale de corruption au sein du gouvernement qui a entraîné la démission du Premier ministre, Antonio Costa, note pour sa part Politico. De fait, le chef du gouvernement, âgé de 62 ans, a jeté l’éponge après avoir été cité dans une enquête pour trafic d’influence au début du mois de novembre.
La formation d’un gouvernement par le centre droit « marquerait une nouvelle avancée de la droite dans l’Union européenne, où les conservateurs ont remporté des élections ou rejoint des coalitions en Italie, en Grèce, en Suède et en Finlande au cours des deux dernières années », constate le Financial Times.