Mort d’un élément de la garde rapprochée du président mauritanien près de Tindouf. Les mobiles cachés d’un crime abject maquillé en « accident » 

Jeudi 22 février 2024, le convoi présidentiel mauritanien a été la cible d’un incident tragique après l’inauguration du projet de réalisation de la route Tindouf-Zouérate par Mohammed Ould Cheïkh El Ghazouani et Abdelmajid Tebboune. Un élément de la garde rapprochée du Chef de l’Etat mauritanien, qui répondait de son vivant au nom de Mohamed Ould Chibani, a été tué dans cet qui a été présenté mensongèrement comme un « accident ». Pour « excès de vitesse », dit-on, sans craindre le ridicule.

 

 

 

 

Constatons en passant que la cible de ce pseudo-« accident » a été bien choisie, feu Ould Chibani étant l’homme de confiance absolue de Mohamed Ould Cheïkh Ghazouani, il ne l’a jamais quitté d’une semelle depuis que ce dernier était chef d’état-major des armées mauritaniennes (2008-2019) et puis après son élection, le 23 juillet 2019, en tant que président de la République islamique de Mauritanie, en remplacement de Mohamed Ould Abdelaziz, homme lige d’Alger, actuellement en prison pour « corruption et enrichissement illicite ».

En choisissant le fidèle compagnon de Cheïkh El Ghazouani, il est clair que les commanditaires de cet acte sordide ont voulu faire très mal à ce dernier. Bien sûr, les commanditaires de ce crime prémédité ne pouvaient attenter à la vie du président mauritanien sur le sol algérien (voir la Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques), mais leur but caché était l’intimidation.

Le message est à peine voilé. La vie de Cheïkh El Ghazouani qui se prépare à briguer le 22 juin 2024 un deuxième mandat en tant que président est désormais « en sursis ».

Le régime militaire algérien a d’ailleurs plusieurs antécédents en le cas d’espèce, dont le plus terrible et abominable est l’assassinat le 29 juin 1992 à Annaba du président Mohamed Boudiaf, tombé à 73 ans sous les balles d’un tueur en uniforme, alors qu’il était rappelé du Maroc pour diriger l’Algérie à l’époque.

Maintenant, il reste à savoir pourquoi le régime algérien a eu recours à l’intimidation et à la menace à l’encontre du président mauritanien. Parlons clair, parlons vrai: l’inauguration de l’axe routier Tindouf-Zouérate et de la soi-disant « zone de libre-échange » avec la Mauritanie – l’Algérie n’ayant rien à échanger en dehors des hydrocarbures (98% du volume des exportations et 67% des recettes en devises)-, est dirigée contre le trafic routier vital entre le Maroc et la Mauritanie, via le couloir terrestre de 3 kilomètres d’El Guerguarate. Deuxièmement, la junte algérienne voit d’un oeil inquiet le renforcement de l’axe Nouakchott!-Abou Dhabi. La campagne médiatique haineuse orchestrée contre les Emirats arabes unis en dit long sur cette inquiétude à coloration vert-kaki. A cela, il faut ajouter la visite, en février dernier, du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, avec sur les bras une aide européenne de 210 millions d’euros à Nouakchott.

Autant d’indices sur le projet d’empowerment d’une Mauritanie souvent considérée comme le « ventre mou » de l’Afrique et que la junte algérienne jalouse et haineuse veut désespérément tenir en laisse pour servir son agenda destructeur dans la région.