L’ambassadrice des Etats-Unis en Algérie vient d’accorder une interview fleuve à la presse algérienne. Deux supports ont été « missionnés » pour cette interview qui devait être l’occasion pour Mme Elizabeth Moore Aubin de dresser le « bilan » de ses deux ans à la tête de la chancellerie US à Alger. Il s’agit des quotidiens francophone « El Watan » et arabophone « Al Khabar ».
Comme on pouvait s’y attendre, la question du Sahara marocain, que la junte s’acharne on ne sait par quel enchantement à assimiler à la question palestinienne!, s’est inévitablement « invitée » dans un questionnaire vraisemblablement élaboré et rédigé dans les bureaux nauséeux du DRS-DSS. Mme Aubin ne devait surtout pas être dupe des subterfuges d’une presse rompue à la manipulation et à l’intox.
On vous laisse d’abord apprécier cette « lumineuse » question: « Depuis janvier 2024, l’Algérie siège en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’ONU. Elle a clairement affiché ses priorités, à savoir la cause sahraouie et la question palestinienne dont la bande de Gaza est assiégée et constamment bombardée depuis quatre mois. L’Algérie plaide pour une solution à deux Etats et pour un référendum d’autodétermination au Sahara occidental. Comment les Etats-Unis peuvent-ils collaborer avec l’Algérie pour arriver à des solutions définitives à ces deux conflits ? ».
Réponse de Mme Aubin. « Ce sont là, comme vous le dites, des sujets très importants pour l’Algérie et pour sa politique étrangère », a-t-elle rétorqué, précisant que cette question doit être traitée et résolue « dans le cadre des Nations unies et à travers le travail de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU », plutôt qu’à Alger, parrain de cette grossière supercherie nommée « rasd ».
Mieux encore, Mme Aubin a balayé d’un revers de manche la thèse de « l’autodétermination », éculée et impraticable de l’aveu même de l’ONU, en évoquant plutôt « une solution politique » à ce faux contentieux régional qui « a assez duré ». « 47 ans, c’est long »!, a-t-elle en effet dit, concédant que ce conflit (bientôt!) cinquantenaire commençait à mettre à rude épreuve la patience des Etats-Unis et de la communauté internationale tout entière.
Quant à la question palestinienne, Mme Aubin a réaffirmé l’adhésion totale de son pays à la solution à deux Etats tout en relevant « une divergence des points de vue sur la manière d’atteindre cet objectif ». « Nous pouvons en discuter en des termes très respectueux et amicaux », a-t-elle asséné, dans une réponse qui résonne comme un rappel à l’ordre à l’adresse d’un régime algérien qui n’en a jamais raté une pour instrumentaliser cette question à des fins bassement politiciennes.
Les réponses de Mme Aubin n’ont pas été du goût de la junte, comme en témoigne cet article incendiaire dont s’est fendu « Algérie patriotique » qu’on ne vous présente plus tellement il est inféodé au jeu malsain des généraux grabataires, à l’instar de son fondateur qui n’est autre que le fils du défunt général sanguinaire Khaled Nezzar. « Quel message l’ambassadrice des USA à Alger a-t-elle voulu faire passer? », s’est-il interrogé dans cet article qui trahit la nervosité et le désenchantement d’un régime haineux et défaillant.