Bamako a annoncé jeudi soir « la fin, avec effet immédiat », de l’Accord d’Alger signé en 2015 avec les groupes séparatistes du nord du pays.
A cette décision historique, Bamako a invoqué « le changement de posture de certains groupes signataires » dudit accord, mais aussi et surtout « les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’accord de la part des autorités algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation », indique un communiqué lu à la télévision d’Etat par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement malien.
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🔴 Mali : le gouvernement annonce la fin de l’accord d’AlgerLe gouvernement malien a annoncé ce jeudi 25 janvier 2024 la fin de l’accord d’Alger, signé en 2015. pic.twitter.com/rxmET3WuxC
— Alliance des Etats du Sahel (AES) Info (@AESinfos) January 25, 2024
Cette décision intervient alors que les relations malo-algériennes traversent une crise sans précédent depuis décembre 2023. En cause, « des récents actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert du processus de paix au Mali », avait réagi Bamako dans un communiqué où elle a « élevé une vive protestation » contre les agissements malveillants du régime militaire algérien.
Le 19 décembre 2023, le locataire du palais El Mouradia avait reçu un imam malien subversif qui rêve de créer un « Etat islamique au Sahel », Mahmoud Dicko pour ne pas le nommer, en présence du patron des services de renseignements extérieurs algériens, le général-major Djebbar Mehenna.
C’est la goutte qui a fait déborder le vase à Bamako, extrêmement agacée par la duplicité d’Alger. Alger multiplie « les rencontres, aux niveaux les plus élevés, et sans la moindre information ou implication des autorités maliennes, d’une part avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part avec certains mouvements signataires » de l’accord de 2015 et « ayant choisi le camp des terroristes », avait contesté le Ministère malien des Affaires étrangères.