Autonomie: la proposition à géométrie variable d’Emmanuel Macron

« Ayons l’audace de bâtir une autonomie à la Corse dans la République (…) Ce ne sera pas une autonomie contre l’Etat, ni une autonomie sans l’Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République ». La proposition d’Emmanuel Macron, hier devant les élus corses, est inédite -jamais un président français n’a prononcé le mot « autonomie » devant l’assemblée de Corse depuis la libération de cette île par les combattants marocains le 3 octobre 1943-.

Un verrou a donc sauté en France et le mérite en revient amplement à Emmanuel Macron, qui a eu la primeur et l’audace de proposer une autonomie pour la Corse dans le cadre de la souveraineté territoriale de la France.

Seulement voilà, Macron peut-il accepter pour la France ce qu’il refuse pour le Maroc?: Une autonomie pour le Sahara dans le cadre de la souveraineté du Royaume.

« On semble encore attendre de la France des positionnements qu’elle se refuse à prendre », avait-il dit en mars dernier depuis la capitale gabonaise, Libreville.

Après son « offre » pour la Corse, on a juste envie de demander à Macron un peu de cohérence et de gratitude. Ne serait-ce que par égard pour le sang versé par des milliers de soldats marocains pour délivrer l’île de l’occupation allemande.