Face « au refus de l’ambassadeur de France à Niamey de répondre à l’invitation » du ministère « pour un entretien » vendredi « et d’autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger », les autorités « ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itte et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures », indique un communiqué du ministère nigérien des Affaires étrangères.
M. Sylavin est en poste au Niger depuis le 28 septembre 2022.
Cette décision a été prise en représailles contre la politique va-t-en-guerre du président Macron, fervent partisan d’une intervention militaire contre le régime militaire nigérien qui a pris le pouvoir le 26 juillet, dans le but déclaré de « rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions ».
Le général Abdourahamane Tchiani, chef de la garde présidentielle du Niger à l’origine de la chute du président Bazoum, accuse Paris de vouloir intervenir militairement au Niger pour remettre en place M. Bazoum et affirme que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) était une organisation « à la solde » de la France, ex-puissance coloniale dans la région.
Le bloc ouest-africain (CEDEAO) a imposé de lourdes sanctions économiques et financières au Niger après le coup d’Etat et menacé le régime militaire d’employer la force armée pour rétablir l’ordre constitutionnel.
La décision du nouvel homme fort de Niamey constitue un nouveau coup dur pour la France de Macron, dont la présence au Sahel et partout en Afrique est aujourd’hui plus que jamais contestée.