Au lieu d’améliorer la gouvernance locale pour mettre un terme au désordre et à la laideur urbaine qui caractérise certains quartiers de la ville de Temara, le conseil municipal PJD (48 sièges sur 54)… aurait trouvé plus prioritaire et plus urgent de donner des noms de rues à des « cheikhs étrangers de la mouvance salafiste ».
Cette décision a été pointée et dénoncée par l’avocat Mohammed El Ghalloussi, président de l’Association marocaine de Protection des deniers publiques et par la députée socialiste Hanane Rihhab, sur leur page Facebook, et largement reprise dans les médias.
Mohammed El Ghaloussi a dénoncé un procédé de diffusion et propagande de la pensée obscurantiste. Il a sollicité l’intervention du ministère de l’Intérieur pour examiner cette affaire qui semble relever d’une volonté d’ « entrisme », dans les institutions publiques, en faveur d’un type de pensée étrangère à nos valeurs. Une pensée portée par des cheikhs de la mouvance wahabite connus pour leur intolérance.
L’idéologie salafiste… crispée sur des dogmes qui n’ont rien à voir avec l’Islam des Lumières… ne saurait être une référence pour inculquer les valeurs de respect de l’autre, y compris les autres cultures et civilisations, ni les valeurs d’ouverture et de modération.
Le président de la municipalité Moh Rejdali devrait pourtant savoir que le choix des noms pour les rues, les avenues, les boulevards et les édifices publics, fait partie de l’Hommage, de la Reconnaissance et de l’entretien de la Mémoire des peuples.
Des noms liés à l’Histoire de la Nation… des noms de patriotes résistants et militants pour l’Indépendance… des hommes politiques de marque, des hommes de culture et d’arts… des scientifiques… Les noms des artères peuvent aussi rendre hommage à des personnalités étrangères qui ont marqué l’histoire par de remarquables et authentiques contributions.
Certains observateurs estiment que cette décision du conseil municipal de Témara serait une opération préélectorale à connotation populiste et aussi une démarche déloyale en vue des futures compétitions électorales.