QUAND LA BUNDESLIGA S’EN « FOOT » DU CORONAVIRUS!!!

Malgré la persistance du coronavirus en Allemagne avec l’augmentation du taux de contamination et la découverte de foyers après la levée du confinement, la Bundesliga va reprendre ce samedi 16 mai. Le foot à la sauce du Covid-19 sera indigeste pour les footballeurs qui seront soumis à des mesures draconiennes et souvent farfelues aussi bien sur le terrain que chez eux dans leur vie privée.

Le cahier de charges était tellement bien affiné par la Fédération allemande de football (DFL) que la chancelière Angela Merkel l’a validé ipso facto afin que les clubs puissent terminer la saison et surtout récupérer la somme de 300 millions d’euros de droit TV. Les rédacteurs de ce document de 51 pages ont pensé à tout avec une précision cynique sauf aux intéressés, eux-mêmes, en l’occurrence les joueurs qui seront assujettis à un régime de bagnard pour, soi-disant, ne pas être contaminés.

La seule fois où ils seront libres, c’est pendant les 90 minutes du match où curieusement ils violeront toutes les règles de sécurité et de prévention contre la pandémie. Sur la pelouse, il n’y a point de distanciation car tout est basé sur les contacts physiques avec des actions au sol et dans les airs ainsi que dans la proximité statique quand il y a penalty, coup franc ou corner.

Les génies de cette stratégie footballistique antivirus vous diront que les joueurs seront soumis à des tests de dépistage deux fois par semaine et à la veille du match. Les génies de la science eux sont moins formels car ils estiment que le dépistage du coronavirus (PCR) est fiable à 70%. Autant dire, et cela a été confirmé par des cas concrets, il est possible que l’on soit testé négatif au Covid-19 tout en étant porteur du virus. Les joueurs vont évoluer sur le terrain sans masques, ce qui est tout à fait logique quand on sait qu’un footballeur peut parcourir une distance de 10 à 12 kilomètre en moyenne par match.

Ce qui ne l’est pas, par contre, c’est l’obligation faite aux remplaçants de porter des masques sur le banc de touche sachant qu’il est facile de leur aménager des chaises séparées par 1 mètre ou 1,5 mètre. D’autant que les remplaçants, les encadrants et tous ceux qui s’assoient sur le banc de touche seront aussi dépistés. Comme quoi tout a été fait à l’envers car les joueurs qui vont disputer le ballon en se frottant de la tête aux jambes ne porteront pas de masques tandis que les remplaçants qui sont assis dans un coin tout en respectant la distanciation sont contraints de les mettre.

Autre bizarrerie de ces mesures restrictives décrétées par la DFL: si une personne du club est déclarée positive, elle sera mise à l’écart mais le reste de l’équipe ne sera pas mis en quarantaine. Sauf que, là aussi, il y a un hic car l’isolement est décidé par les autorités locales de santé dans une Allemagne fédérale où chaque région (Lander) adopte sa propre politique de prévention.

C’est ainsi que pendant la période des entraînements, des cas infectés par le Covid-19 ont été détectés dans les clubs de Mönchengladbach et de Dresde (D2). Sauf que la première équipe a continué à s’entraîner tandis que la deuxième a été mise en quarantaine.

Si ce problème arrive à se poser à la reprise du championnat, que va faire la DFL pour les deux clubs ? L’un, en continuant de jouer, court tous les risques en se contaminant et en contaminant ses adversaires. L’autre en ne jouant pas va chambouler les matches de championnat puisque ses adversaires ne joueront pas aussi. Les équipes arriveront au stade dans plusieurs bus avec des joueurs qui portent des masques mais on ne dit pas s’ils vont les garder dans les vestiaires sachant que dans ces salles closes l’aération laisse à désirer.

On n’est pas au bout de nos surprises puisque, selon ce document, les ballons doivent régulièrement être désinfectés pendant le match. Question pour un champion: les ballons seront infectés par qui alors? les joueurs ou les ramasseurs de balles qui les manipulent? Donc, le risque de contamination est grand sur la pelouse.

Ce cahier de charge est vraiment truffé de recommandations incohérentes voire absurdes comme celle-ci: Les contacts physiques sont limités aux actions de jeu. Comme si les joueurs allaient danser le slow sur la pelouse. On vous a gardé la meilleure pour la fin: les joueurs doivent vivre en quarantaine chez eux en ne sortant pas et en ne recevant personne. Les membres de leurs familles seront, eux aussi, assujettis à ce régime à part une personne qui doit sortir faire les courses …brièvement.

Pire que le confinement, c’est l’enterrement du moral du joueur dont la forme physique et mentale va, certainement, en pâtir sur le terrain et dans sa vie familiale. Dans les mesures préventives instaurées par les responsables de la fédération allemande, on trouve des vertes et des pas mûres. Il n’en manque qu’une seule recommandation: Imaginez qu’ils aient imposé la distanciation de 1,5 mètre durant le match. Qu’est ce qu’on aurait vu comme buts puisque personne ne peut approcher le porteur du ballon.