Le 11 juillet 2003, à 20 heures, le «Constanta» lève l’ancre vers Agrigente, une ville perchée sur la côte sud-ouest de la Sicile. Le 12 juillet, à 14 heures, Agrigente se manifeste dans toute sa splendeur. «Benvenutti tutti», souhaite notre hôte italienne Antonella Gerratana.
L’accostage était prévu le soir, on avait alors le temps de s’y préparer. Un accueil grandiose s’organisait à quai ; les Italiens, affables et attachants, étaient nombreux à nous attendre tout sourires. 21 heures, le port d’Agrigente est submergé de vagues humaines. Les Siciliens étaient prêts à donner à la fête sa véritable mesure. Des cris de joie fusent de toutes parts, au moment où les feux d’artifice illuminaient le ciel.
L’escalier à rampe de fer est descendu du navire de guerre, deux carabiniers veillent sur l’ordre. Ils s’éloignent pour nous laisser descendre, sourire aux lèvres mais le regard interrogateur. L’idée d’un navire de guerre au service de la paix les a surpris.
Mais passons, car je brûlais de découvrir l’Italie. Francesco, mon compagnon de route, m’indique un endroit où nous pouvions manger « tranquilamente »!!
A 23 heures, nous sommes au coeur d’Agrigente, précisément dans la pizzeria du centre-ville. Passé le moment du dîner, je suis passé à la caisse. Remarquant que les lacets de mes chaussures s’étaient défaits, je me suis courbé pour les resserrer. Facture réglée, Francesco hèle un taxi. L’hôtel était à une demi-heure du centre-ville.
Nous y voilà. Au moment où je devais régler le chauffeur de taxi, j’ai remarqué que je n’avais pas un seul centime!! Que s’est-il alors passé? J’avais beau chercher dans mes poches, en vain. «Mon Dieu, mais où avais-je laissé mon portefeuille?», me suis-je écrié, sous le regard embarrassé du chauffeur. Toutes mes économies étaient dans l’introuvable portefeuille. Et je n’en étais qu’au tout début du périple ?!!! Que dire à mes compagnons?!!!
Las, j’ai demandé au chauffeur de retourner à la pizzeria où j’avais dîné. Une fois sur place, j’ai remarqué que ma table avait été occupée par d’autres clients. Je me suis toutefois précipité vers la table, à la surprise de la famille qui s’y était installée.
Mais quelle n’a été ma surprise de remarquer que mon portefeuille se trouvait toujours sous la table!!! Je n’en croyais pas mes yeux, Francesco non plus, la famille qui y avait pris place encore moins.
Le lendemain matin, la nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Cette histoire m’a fait entrer dans les annales du Guinness Book du navire de guerre!!!