Le cardinal péruvien, Pedro Barreto, a averti, dimanche, que « le Pérou est en soins intensifs » et que le président Pedro Castillo doit opérer un changement radical dans son gouvernement sur fond d’une profonde crise politique et sociale.
Le changement du gouvernement « est la seule opportunité dont dispose le président Castillo pour aller de l’avant, la seule », a déclaré Barreto dans une interview publiée par le journal La República.
Le cardinal, qui a rencontré mercredi dernier le président, a fait l’objet de vives critiques de la part du parti au pouvoir « Peru Libre » (marxiste), ainsi que des opposants à Castillo, qui exigent au président de démissionner ou d’être destitué par le Congrès.
Tentant de se défendre face à la vague d’indignation à son encontre, le leader religieux a assuré qu’il a participé à cette réunion « pour le bien du Pérou » et que son intention a été « comme le demande le pape François, de réhabiliter la politique », face à la crise qui « nuit à l’unité du pays ».
Barreto a déclaré qu’il avait répondu à une invitation personnelle de Castillo qui lui était parvenue par l’intermédiaire du membre du Congrès pro-gouvernemental Guillermo Bermejo et que, pour cette raison, leur réunion ne peut être considérée comme « une ingérence de l’église ».
« Nous ne pouvons pas être comme nous le sommes maintenant, dans la confrontation, le Pérou est en soins intensifs », a-t-il souligné.
L’archevêque a confirmé que le président avait l’intention d’apporter des changements à son gouvernement et que la même position avait ensuite été exprimée au président du forum de l’Accord national, Max Hernández.
Il a dit partager la « déception » des citoyens qui ont vu précédemment que les changements promis par Castillo depuis le début de son administration le 28 juillet « n’ont jamais eu lieu ».
« Nous avons dû attendre plus de 8 mois et c’est pourquoi il est très difficile de croire à un changement. Et c’est pourquoi, je l’ai dit, il doit être radical dans le changement », a-t-il souligné, rappelant les grèves et les manifestations violentes contre l’Exécutif ces dernières semaines.