On le savait depuis longtemps les barons de la FIFA trempaient dans la corruption d’une manière outrancière au moment du vote pour l’organisation de la Coupe du monde. Les voix s’achetaient à coup de millions de dollars et c’est le plus offrant qui gagne la mise. Aussi le rapport de la justice américaine qui vient d’être publié, ce lundi, mettant en accusation la Russie et le Qatar d’avoir versé des pots-de-vin pour abriter les Mondiaux de 2018 et 2022, ne fait que confirmer ce que tout le monde savait depuis des lustres. D’ailleurs dans ce document, le directeur adjoint du FBI William Sweeney a martelé cette vérité crue: «Le profit et la corruption dans le football mondial sont des pratiques très ancrées et communément connues depuis des dizaines d’années».
Le Maroc en sait quelque chose, lui qui a présenté sa candidature à 5 reprises et fut par deux fois au moins victime de la corruption au moment du vote. D’ailleurs, la FIFAgate avait commencé quand la police suisse avait arrêté sept hauts responsables du ballon rond.
Ces barons étaient soupçonnés de corruption en lien avec l’attribution de coupes du monde notamment le Mondial de 2010 en Afrique du Sud où le Maroc était candidat. Il faut rappeler que le Maroc avait perdu déloyalement devant l’Afrique du sud par 14 voix contre 11 grâce à l’intermédiation de l’ancien responsable de la FIFA, l’américain Chuck Blazer. Ce dernier qui fut à l’origine de la FIFAgate en faisant des aveux à la FBI avait soudoyé trois voix pour voter pour l’Afrique de Sud.
Selon la même enquête, le pays de Mandela avait versé 10 millions de dollars à Blazer pour soi-disant soutenir quelques confédérations mais l’argent était allé directement dans les poches de l’Américain et ses complices. Autan dire que le vote des quatre corrompus a été déterminant dans la désignation de l’Afrique de sud avec 3 voix de différence contre le Maroc.
L’organisation de la coupe 2006 a été, elle aussi, entachée de corruption au détriment du Maroc quand l’Allemagne l’avait emportée. La même enquête révèle comment les membres du comité germanique avaient acheté des voix en versant près de 7 millions de dollars à des membres du comité de la FIFA.
Mais c’est l’hebdomadaire allemand Der Spiegel qui a a donné les détails de cette vile transaction par un truchement bancaire comme le font les trafiquants pour le blanchiment d’argent. Le Comité de candidature allemand avait créé une caisse noire qui a été alimentée par un prêt d’un homme d’affaires suisse. Un prêt, ajoute Der Spiegel, qui aurait servi à soudoyer quatre membres asiatiques du comité exécutif de la FIFA. L’ex-joueur et sélectionneur Allemand, Franz Beckenbauer, alors président du comité d’organisation, était au courant de ces magouilles, assure le même hebdomadaire. Un journal allemand, il faut le préciser. Autant dire que c’est la mafia qui dirigeait le football mondial qui a fini, comme toutes les «honorables sociétés», par être dénoncée et désintégrée.