Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit de revoir à la baisse ses prévisions de croissance mondiale compte tenu des conséquences économiques du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine. « Nous venons de traverser une crise pas comme les autres avec la pandémie, et nous sommes maintenant dans un terrain encore plus choquant », a déclaré à la presse la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, ajoutant que « l’impensable s’est produit – nous avons une guerre en Europe. » Pour elle, les conséquences économiques de ce conflit dépendent de l’issue de la guerre et de la durée des sanctions imposées par les pays occidentaux contre Moscou.
« Nous nous attendons toujours à ce que le monde soit en territoire de croissance positive », a tenu à indiquer la DG de l’institution financière basée à Washington. Dans ses perspectives de janvier, le FMI a réduit son taux de croissance mondiale estimé pour 2022 à 4,4%, contre 4,9% qu’il avait projeté l’année dernière, en raison du ralentissement aux États-Unis et en Chine. La guerre en Ukraine et les sanctions associées que les pays du monde entier ont imposées à la Russie sont susceptibles de provoquer une révision à la baisse de ces prévisions qui sont attendues lors des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale en avril prochain. Cette escalade militaire, qui a notamment entraîné une flambée des prix des matières premières, pourrait avoir des effets « dévastateurs » sur la croissance mondiale, a-t-elle déclaré.
Le cours du pétrole Brent, la référence pétrolière internationale, a grimpé en flèche depuis le déclenchement du conflit le 24 février, tout comme les prix des denrées alimentaires, l’Ukraine et la Russie sont également deux des plus grands exportateurs agricoles au monde.
« La flambée des prix de l’énergie et d’autres matières premières – maïs, métaux, intrants pour les engrais, semi-conducteurs – s’ajoutent, dans de nombreux pays, à une inflation déjà élevée et suscitent de graves inquiétudes dans de nombreux endroits du monde », a déclaré Mme Georgieva. Avec cette pression sur les prix, l’inflation qui est déjà à des niveaux élevés, pourrait peser davantage sur les revenus réels et, partant, affecter la demande des consommateurs et la confiance des entreprises.