« Le Sommet arabe prochain sera le sommet de la solidarité interarabe et le soutien de la cause palestinienne et du peuple sahraoui« , a déclaré le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, cité par le quotidien algérien « L’Expression ».
Notons en passant le parallèle sournois, de surcroît malsain, que le MAE algérien veut établir entre la vraie et juste cause palestinienne et la fausse « cause sahraouie », fruit de l’imagination morbide des généraux grabataires.
Pays hôte du prochain Sommet arabe (22 mars 2022), l’Algérie ne peut se permettre de transformer cette grand-messe arabe en tribune de soutien au faux « peuple sahraoui » et en instrument pour servir son agenda résolument anti-marocain.
« L’Algérie aura un grand rôle à jouer lors du Sommet arabe prochain. Elle déploiera tous ses efforts pour asseoir des décisions consensuelles« , a prétendu le MAE algérien, qui semble oublier que l’ordre du jour des Sommets arabes est fixé préalablement par les ministres arabes des Affaires étrangères avant d’être validé et paraphé par le Secrétaire général de la Ligue des États arabes. Il semble oublier aussi et surtout qu’aucun pays arabe, sauf le sien propre évidemment, ne reconnaît l’entité séparatiste nommée « rasd ».
La déclaration du MAE algérien contraste de manière flagrante avec les principes mêmes qui ont fondé la Ligue des États-arabes, à leur tête celui de la solidarité interarabe qui est sollicité aujourd’hui plus que tout autre temps. Cette déclaration est porteuse de risques supplémentaires de divisions en ces temps marqués par une crise sanitaire inédite avec ce que cela comporte de répercussions sur le plan politique, économique, financier et social. Elle appelle un nécessaire et ferme recadrage de la part du Secrétaire général de la Ligues des États arabes, Aboul Gheit. Les chefs de la diplomatie arabes sont aussi appelés à se démarquer des propos irresponsables de leur collègue algérien.
Alger, pays hôte du prochain sommet, suivant le principe de la rotation et de la présidence tournante, ne pourrait en aucun cas s’autoriser à « dicter » son propre agenda régional maléfique aux pays arabes qui doivent prendre leurs responsabilités et dénoncer ce dérapage inacceptable. Les affaires de la Oumma arabe ne relèvent pas des « affaires intérieures » d’une dictature militaire algérienne qui n’a jamais réellement servi ses causes, à leur tête celle du peuple palestinien frère, ou encore son propre peuple qui milite depuis février 2019 en vue de l’instauration d’un État réellement civil et démocratique.