L’échafaudage de la thèse algérienne selon laquelle « un armement marocain sophistiqué » (drone, ndlr) aurait bombardé lundi 1er novembre des véhicules algériens de commerce au niveau de « la liaison Nouakchott-Ouargla », ne résiste pas à l’examen des faits. La présidence algérienne n’a d’abord pas situé l’endroit où le « bombardement », vrai ou supposé l’être, aurait eu lieu. C’est un certain Akram Kharief, patron du site spécialisé Mena défense, proche des galonnés algériens, qui a indiqué que les camionneurs algériens avaient été « tués à Bir Lahlou au Sahara occidental« !!
Voici une précision qui en appellerait une autre. Pourquoi les camionneurs algériens ont-ils alors délaissé la voie terrestre algéro-mauritanienne inaugurée en grande pompe un certain 19 août 2018, pour emprunter un autre itinéraire traversant soi-disant une zone considérée comme une zone de conflit? « Rien que pour cela, tout ce que l’Algérie peut avancer tombe à l’eau« , confie une source bien informée.
Il y a lieu de se demander ce que « les ressortissants algériens » faisaient ce lundi 1er novembre à Bir Lahlou, qui est une localité marocaine évacuée par les FAR au tout début des années 90 dans le seul et unique but de préserver l’accord de cessez-le-feu signé en septembre 1991 sous l’égide de l’ONU. Un geste de bonne foi de la part du Maroc pour éviter à son armée de se trouver nez-à-nez avec les mercenaires séparatistes, soutenus par Alger.
De toute évidence, on ne laisse pas une route qui a coûté au contribuable algérien pas moins de 5 milliards de francs CFA (7 millions d’euros) pour justement permettre aux camionneurs algériens d’aller en Mauritanie en toute sécurité… et prendre le risque de s’engager dans une zone militaire empruntée par des éléments armés du « polisario ».
« Même les gars de la BBC world ne comprennent pas pourquoi traverser une zone de conflit, remplie de mines au lieu d’utiliser vos propres routes sur vos territoires », lance un observateur sur la centrifugeuse des réseaux sociaux, en s’interrogeant sur le contenu de la cargaison que les camionneurs algériens devaient acheminer via l’axe routier Nouakchott-Ouargla.
« Des armes? Ou des patates? », s’interroge-t-il, interloqué.
Incursion algérienne dans la zone tampon?
En admettant une « incursion » à Bir Lahlou, il est clair qu’Alger a commis une grave violation de l’intégrité territoriale du Maroc et des accords militaires signés sous l’égide de l’ONU, en vertu duquel cette localité est censée être exempte de toute présence civile ou militaire. « On s’étonne donc de voir les autorités algériennes évoquer la présence d’un camion qui se trouverait dans cette zone, eu égard à sa nature juridique et à son utilisation à des fins militaires« , a certifié une source marocaine informée dans une déclaration à l’AFP.
Voilà qui devrait amener à s’interroger sur la nature même de l’activité des soi-disant « ressortissants algériens » dans une zone qui ne leur appartient pas par la force de la loi et de la géographie. La nécessité se fait donc jour de savoir si cette présence algérienne à Bir Lahlou avait un caractère militaire, au profit de la guérilla séparatiste du « polisario »?