Même après son débarquement du gouvernail du PJD, Abdelilah Benkirane a toujours tenu à être au-devant de la scène politique. Installé dans son salon, il « disait » sa présence par le truchement de ses multiples vidéos. Une manière de signifier qu’il s’activait à reprendre du service. Ses « écrits », sur ce qu’on a fini par qualifier de « papier à beurre », faisaient dans la confirmation qu’il avait une folle envie de prendre sa revanche sur les siens. Ceux, notamment, qui ont cru l’avoir enterré.
Benkirane, qui avait des yeux et des oreilles au sein de l’appareil du parti de la Lampe, « cuisinait » son retour. À petit feu.
Tant il claironait qu’il ne voulait pas « revenir », tant on savait qu’il jouait la fameuse partition de: « Appelez-moi à la rescousse! ».
En tacticien aguerri, Benkirane faisait des sondages à distance.
Et à distance, il est élu secrétaire général de son parti. Et à distance, par vidéo interposée, il a savouré son retour aux manettes.
Ce dimanche, du haut de la tribune, il était parmi les siens. Tout à son habitude, il ressassera référentiel et « fléchettes ». Benky pur jus.
Reconnaissant, une énième fois, la défaite cuisante de sa formation lors des dernières échéances électorales, l’homme, qui avait demandé la tête de Saad Eddine El Othmani, avancera que ce n’était pas la fin du monde. Pas de promesses pour l’avenir du parti, mais il voudrait bien en découdre avec ses détracteurs. Particulièrement, au niveau de son appareil partisan.
Nombreux seraient ceux qui se tournent les méninges depuis samedi après le retour du septuagénaire ! Tout comme il y a des heureux qui se sentiraient réconfortés par le retour de quelqu’un qui n’est jamais parti.