L’initiative « REMA » (Religious and Ethnic Minorities Activity), un programme dédié à la préservation de la diversité du patrimoine culturel du Maroc, a été lancée, hier mardi, à l’espace emblématique de « Bayt Dakira » à Essaouira.
Financée par l’USAID et mise en œuvre par la Fondation du Haut Atlas (HAF), cette initiative s’assigne pour objectif d’assurer l’implémentation d’une approche participative pour la préservation de l’histoire multiculturelle du Royaume.
« En choisissant Essaouira pour lancer leur programme marocain de soutien au dialogue des religions et à l’épanouissement des minorités, le Département d’État et l’USAID s’inscrivent dans le droit fil d’une histoire exaltante dont la Cité des Alizés a écrit les premières pages à la fin du 18ème siècle quand naissaient les États-Unis d’Amérique », a déclaré M. André Azoulay, Conseiller de SM le Roi et Président-Fondateur de l’Association Essaouira-Mogador, lors de la cérémonie dédiée au lancement de cette initiative.
Rappelant dans cette perspective que l’un des premiers juifs élus dans l’histoire des États-Unis est originaire d’Essaouira et que c’est le grand père de cet élu qui était aux côtés du Sultan Sidi Mohammed Ben Abdadallah quand le Maroc a été le premier pays à reconnaître les USA, le Conseiller de SM le Roi a salué la reconnaissance par les États-Unis à travers ce programme, de « la centralité et de l’exemplarité de l’école marocaine du dialogue des religions et de la profondeur de la culture de la diversité dans notre pays ».
« Dans un temps et au sein d’une Communauté des Nations en quête de repères s’agissant du dialogue de nos civilisations et de la légitimité de toutes nos diversités, cette réalité marocaine forte du leadership visionnaire de Sa Majesté le Roi, prend encore plus de relief », a souligné M. Azoulay, en saluant l’initiative américaine qui va permettre à « nos sociétés civiles, des deux côtés de l’Atlantique, d’associer leurs talents et d’optimiser leurs engagements pour que s’installe et s’impose une alternative marocaine à la culture du déni, de la fracture et du repli communautaire et identitaire ».
De son côté, le chargé d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Rabat, David Greene, a affirmé que « la tolérance religieuse a, de tout temps, caractérisé l’Histoire du Maroc », ajoutant qu’il s’agit également d’un « élément essentiel » du partenariat entre les deux pays, « construit et entretenu depuis plusieurs siècles ».
« Nous apprenons les uns des autres, notamment les meilleures pratiques sur la façon de célébrer et de préserver l’héritage d’une expérience pacifique », a-t-il dit.
Pour sa part, le président de la Fondation du Haut Atlas, Yossef Ben-Meir, a souligné que les récits de l’Histoire multiculturelle du Maroc sont « riches et uniques », insistant sur l’importance de l’approche participative pour la mise en œuvre de ce programme qui insiste sur la préservation et le partage de cet héritage avec le monde, ce qui est « inestimable pour notre génération et celles à venir ».
Lui emboîtant le pas, M. Tarik Ottmani, nouveau président du Conseil communal d’Essaouira et président du bureau exécutif de l’Association Essaouira-Mogador, l’une des associations partenaires de ce projet, a indiqué que le choix porté sur la Cité des Alizés pour abriter le lancement de ce programme « n’est pas fortuit, compte tenu DU FAIT qu’Essaouira est la ville qui a l’art d’accepter et de savoir vivre avec les différences et qui ne cesse de contribuer au dialogue des cultures, à l’échange et à l’ouverture sur autrui ».
Quant aux présidents et représentants d’associations partenaires de ce programme, ils ont présenté les plans d’actions, les projets et les activités menés par leurs organisations respectives, notamment ceux en rapport avec la préservation de la diversité et du patrimoine culturel du Royaume, tout en se félicitant de cette initiative qui illustre l’excellence des relations séculaires unissant le Maroc aux Etats-Unis.
Doté d’une enveloppe de 3 millions USD et exécuté localement par des organisations de la société civile, « REMA » a aussi pour but de consolider la solidarité interreligieuse et interethnique ainsi que les efforts communautaires tendant à préserver les sites du patrimoine culturel au Maroc, à travers le soutien du dialogue et le partage d’expériences, le renforcement des connaissances sur le patrimoine et la préservation de la mémoire, outre l’engagement sur la voie de l’apprentissage appliqué pour transmettre le multiculturalisme marocain.
La Fondation du Haut Atlas travaillera en étroite collaboration avec 70 organisations de la société civile dans certaines communautés, en les aidant à enregistrer leurs histoires orales et en veillant à ce que ces histoires puissent être partagées avec les générations futures grâce à des programmes éducatifs uniques.
Le programme permettra à ces communautés d’élargir leurs réseaux de connexions à travers le Royaume et de se connecter à l’industrie du tourisme et créer ainsi de nouvelles opportunités économiques.
Il engage les communautés locales à préserver et transmettre leurs expériences et leurs récits collectifs, leur permettant de sauvegarder leur mémoire collective.