À trois jours de son départ, après deux mandats controversés en tant que commissaire Paix et sécurité (2013-2021), l’Algérien Smaïl Chergui a tenu à livrer son ultime « combat » contre le Maroc, question de sauver « l’honneur » de ses maîtres galonnés et du « raïs » à coloration vert-kaki, Abdelmajid Tebboune, après les percées retentissantes de la diplomatie marocaine sur la question du Sahara, notamment la reconnaissance US de la souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes.
Mais pour ce dernier « baroud d’honneur » (vous verrez plus loin), ils se sont tous ramassés.
Les faits. Pas plus tard qu’hier mardi 9 mars, le président kényan, Uhuru Kenyatta, convoque un « sommet » du Conseil Paix et sécurité, en sa qualité de président de cette structure pour le mois en cours. Paraît-il, l’heure est grave. Et ce n’est pas « l’ordre du jour » établi par le président Kenyatta qui dira le contraire. Tenez, « les changements climatiques et leurs impacts sur la paix et la sécurité en Afrique » et… « les développements et les graves dépassements enregistrés récemment dans les territoires sahraouis occupés« .
On s’attendait à un « sommet » sur les répercussions du coronavirus sur l’Afrique qui, la main sur le coeur et les yeux levés vers le ciel, quête toujours ses premières doses de vaccin… On s’attendait à un »sommet » sur la répression sauvage du « Hirak » algérien pour l’instauration d’un État civil et démocratique… On a finalement eu droit à un « sommet » sur « les impacts des changements climatiques » et… « les développements et les graves dépassements enregistrés récemment dans les territoires sahraouis occupés« !!!
La ficelle était donc trop grosse pour passer inaperçue. Le président kényan n’en a cure, qui a voulu servir la soupe à l’oligarchie militaire algérienne grabataire, fossilisée et surtout en rupture de ban.
Mais passons car, en guise de dernier « baroud d’honneur », Alger, après dix-sept ans de mainmise absolue sur la plus importante structure de l’UA (Paix et sécurité), a réussi le plus retentissant fiasco de l’histoire de ses ratages!
En effet, la manoeuvre conduite par Alger et son complice kényan s’est soldée d’un échec cuisant.
Un, le « sommet » du CPS convoqué au niveau des Chefs d’État n’a connu que la participation de 4 (bien quatre) présidents, les 2/3 des membres étaient représentés par leurs ministres des Affaires étrangères. Deux, la majorité des membres participants ont rappelé, dans leurs interventions, l’exclusivité du mandat de l’ONU dans la gestion du dossier du Sahara et ont réitéré l’appui à la décision 693 adoptée à l’unanimité lors du Sommet des chefs d’État et de gouvernements de Nouakchott en juillet 2018 instaurant, la Troïka, comme seul mécanisme au niveau de l’Union africaine pour contribuer positivement aux efforts des Nations unies sur ce dossier. Trois, tentative ratée du Président du CPS (Kenya) en concertation avec le Commissaire sortant, de faire adopter en force, à l’insu du Président de la Commission (FAKI MAHAMAT), un projet de communiqué sanctionnant les conclusions de ce Sommet et ne reflétant pas les travaux.
Tel est pris qui croyait prendre!
Lors de la réunion, le Commissaire Chergui fidèle à ses manoeuvres anti-marocaines a tenté d’induire en erreur les Membres du CPS en soumettant au Président du Kénya et président du CPS des conclusions qui dévient totalement des débats du CPS. Cette tentative a été bloquée net par le Président de la Commission africaine, Moussa Faki Mahamat, qui a publiquement dénoncé le comportement irresponsable et les manipulations du Commissaire algérien Chergui en rappelant le non-respect des normes et des procédures par le commissaire sortant.
Face à l’échec de cette dernière tentative du commissaire algérien, ce dernier sort par la petite porte au moment du renouvellement du leadership de la Commission de l’Union africaine et l’entrée en fonction, le 12 mars, du nouveau Commissaire des Affaires politiques et Paix et sécurité, le Nigérian Bankole Adeoye.
Depuis l’instauration de l’Union africaine en 2002, ce poste stratégique a toujours été occupé par un Algérien. Saïd Djinnit -il porte bien son nom, celui-là-, a été le premier commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine. Le vipérin Ramtane Lamamra, champion de la marocophobie, lui a succédé en 2008, avant de devenir ministre des Affaires étrangères de l’Algérie en 2013. Ancien ambassadeur d’Alger à Moscou, Smail Chergui lui succède alors et a été reconduit en 2017 pour un mandat de 4 ans.
Smaïl Chergui, de la marocophobie à « l’Apartheid professionnel »
Les huit ans de la mandature de Smaïl Chergui ont été éclaboussés par plusieurs scandales. Il a transformé le CPS en instrument au service de l’agenda hostile du régime vert-kaki envers le Maroc, son intégrité territoriale particulièrement. Il a été l’agent d’exécution de la manoeuvre ourdie en 2017 à Alger pour contrer le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Malgré cette manoeuvre, le Maroc a réussi son retour par la grande porte au sein de l’organisation panafricaine, en ce mémorable 27 janvier 2017. En effet, ce jour marque le début de la fin du « règne » algérien sur l’UA, comme en témoigne cette formidable dynamique de réforme que connaissent actuellement ses structures à l’instigation du Maroc.
Ce jour sonne aussi le glas des pratiques algériennes haineuses voire racistes envers les Africains de couleur, notamment les femmes. En juin 2018, l’UA a diligenté une enquête interne à l’encontre du commissaire algérien Paix et sécurité, fondée sur des soupçons de discrimination envers les femmes au sein de sa Commission. 37 femmes travaillant au sein de l’organisation panafricaine, ont alors dénoncé l’existence d’un véritable « apartheid professionnel », principalement au sein du Conseil de paix et de sécurité, que Smaïl Chergui dirige depuis 2013.
Le départ de cette raclure résonne enfin comme une délivrance.
Bon débarras!