Mercredi 24 février, le président du parti islamiste tunisien « Ennahda », Rached Ghannouchi, fait une sortie sur les ondes de la radio « Diwan FM », pour appeler à « une reconstruction du Maghreb arabe entre trois pays, Tunisie, Libye et Algérie », et donc sans le Maroc et la Mauritanie. Par la même occasion, M. Ghannouchi, président du Parlement tunisien, a affirmé avoir « d’excellentes relations » avec le président algérien, Abdelmajid Tebboune.
Aujourd’hui, samedi 27 février, c’est au tour du président du parti islamiste algérien « Mouvement de la société pour la paix » (MSP), Abderrezak Mokri, d’appuyer l’appel de son « frère » tunisien Rached Ghannouchi, mais en ajoutant la Mauritanie aux trois pays précités (Algérie, Tunisie et Libye).
Pour quelle raison le Maroc a-t-il donc été « mis au ban » aussi bien par les dirigeants islamistes tunisiens qu’algériens? « Le Maroc a porté son dévolu sur les sionistes et sur ce, nous n’avons qu’à appuyer la proposition de Rached Ghannouchi », a argué Abderrezak Mokri, oubliant ainsi à l’insu de son gré que la République islamique Mauritanie entretient depuis longtemps des « relations diplomatiques complètes » avec l’État d’Israël, sans que M.M Ghannouchi et Mokri aient contesté cet état de fait.
Une chose reste pourtant sûre: la sortie de M.M Ghannouchi et Mokri est tout sauf le fruit du hasard. Elle s’inscrit dans le cadre d’une hystérie anti-marocaine savamment orchestrée par le régime militaire algérien contre le Maroc et ce, depuis la reconnaissance US de la marocanité du Sahara.
M.M Ghannouchi et Mokri qui se revendiquent de « l’unité du monde musulman », y compris et surtout l’unité territoriale des pays qui le composent, servent ainsi clairement la soupe au régime militaire algérien, incubateur de séparatisme et agent de déstabilisation notoire au Maghreb et dans la région sahélo-saharienne.
Venant de R. Ghannouchi, passé maître dans l’hypocrisie et l’opportunisme à toute épreuve, ou encore A. Mokri inféodé au régime des « caporaux » finissant, cela ne devrait pas étonner. Ce qui devrait étonner par contre, c’est le silence assourdissant du Parti de la Justice et du développement (PJD, au pouvoir).
Seule réaction à la sortie de Ghannouchi, pourtant très proche d’Abdelilah Benkirane, elle a été exprimée par Abdelaziz Aftati, membre du secrétariat général du PJD. Et le moins que l’on puisse dire de cette réaction, c’est qu’elle est très décevante. Au lieu de condamner la déclaration de Ghannouchi, le « baroudeur » du parti de la lampe s’est contenté de la justifier. « Ghannouchi s’exprimait sous la pression de quelques problèmes, dont souffrent quelques pays maghrébins, traversant une situation difficile, et ils sont connus », a-t-il dit, sans citer nommément l’Algérie, pourtant source principale du blocage de l’unité maghrébine.
Encore une fois, le PJD au pouvoir n’a pas été au rendez-vous pour défendre les intérêts de son pays, et c’est tout à son déshonneur.
Quant au « rêve » du Maghreb arabe uni », cela fait longtemps qu’il est mort.
Nos sincères condoléances.