Décès de Zhour Maamri: Hommage à une actrice pionnière

L’actrice marocaine Zhour Maamri s’est éteinte à l’âge de 78 ans mardi soir à Rabat. Native de Meknès en 1942, elle fut parmi les premières comédiennes à intégrer les planches du théâtre, s’étant intéressée depuis sa tendre jeunesse à l’art dramatique.

Plusieurs passages auprès des figures de la scène théâtrale marocaine ont ponctué son parcours dès ses débuts durant les années soixante, notamment avec la seconde troupe de la Maâmoura, sous l’égide de la Jeunesse et des sports, ou encore de la troupe de théâtre Al Ouafae de Marrakech.

Plusieurs participations sont à son actif avec feus Ahmed Taïeb El Alj, Mohammed Hassan El Joundi ainsi que Tayeb Saddiki, avec lequel elle participa -entre autres- à l’adaptation marocaine de « La Locandiera » de Carlo Goldoni (Moulat Al Foundouq, 1961), la pièce de théâtre « les moutons répètent » présentée en Alger (1969), ainsi que plusieurs fresques théâtrales telles que « la bataille des trois rois » (1964) ou bien « Notre Marche » (Massiratouna, 1985).

Un parcours qui ne fut pas en reste dans le domaine du septième art, puisque celle qui vient de tirer sa révérence s’y est très tôt intéressée à travers ses participations, à l’instar des actrices et acteurs de l’époque, aux nombreux doublages lors des années soixante de films indiens en dialectal marocain, sous la direction de feu Brahim Sayeh.

En tant qu’actrice, depuis sa première apparition dans « le Message » (Arrissala, 1976) de Mostafa Akkad, elle a à son actif plusieurs participations à des productions nationales, à l’instar du long-métrage « Bamou » (1983), réalisé par Driss Mrini avec un scénario de Mohammed Hassan El Joundi, ainsi que des apparitions dans des productions internationales tel que le long-métrage américain « Le Retour de l’étalon noir » (The Black Stallion Returns) , sorti en 1983 dont l’un des producteurs est Francis Ford Coppola.

En sus du grand écran, le petit n’était pas en reste puisque le public marocain l’a également connue dans nombre dans ses passages dans différentes séries à succès ainsi dans des téléfilms, à l’instar de « Al-Manzil Al Matloub » (la maison requise) de Farida Bouquia, « As-shahida » (la témointe/témouine) de Adil El Fadili (2005) ou encore « Imra2a fi dawamat al hayat » (une femme dans le tourbillon de la vie) de Iman Mesbahi (1985), pour lequel elle obtint un prix en Tunisie.

Toujours dans le domaine télévisuel, elle a également participé à des productions étrangères, comme par exemple la mini-série espagnole « Un burka por amor » (2009), ou encore le documentaire anglais « Histoires de l’âge d’or islamique » (2013).

Inhumée aujourd’hui mercredi 27 janvier à Rabat, Zhour Maamri laisse un riche parcours interrompu hélas par la maladie, qui gagnerait à être mieux documenté tant ses participations sont nombreuses ; une documentation d’autant plus nécessaire puisqu’elle fut parmi les premières femmes à s’être imposée dans le domaine de l’interprétation au Maroc contemporain.