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Mohamed Choukri… De l’enfer de la rue à l’immortalité littéraire

Par: Mohamed KHOUKHCHANI

Par: Mohamed KHOUKHCHANI

 

 

Vingt-deux ans après sa disparition, Mohamed Choukri demeure l’une des voix les plus marquantes de la littérature marocaine et universelle. Présent par ses livres, par sa sincérité brutale, par sa liberté, par sa capacité unique à transformer la misère et les blessures de l’enfance en œuvre immortelle.

Choukri n’était pas seulement un auteur. Il était une révolte vivante : révolte contre la pauvreté, l’ignorance, la violence de la rue et le destin qui voulait l’enfermer dans la marge.

L’enfant des rues qui a vaincu la nuit

Enfant pauvre, errant, sans école, sans soutien familial, arpentant les ruelles de Tanger pieds nus, affamé… Voilà le début de Mohamed Choukri. Il n’a appris à lire et à écrire qu’à l’âge adulte, après avoir affronté les plus dures réalités de la vie. Mais une fois la langue découverte, il comprit qu’il venait de trouver son salut.

Il écrivait : « Je n’ai pas écrit pour devenir célèbre… J’ai écrit pour fuir l’enfer. »

Il a raconté sa vie comme il l’a vécue : sans fard, sans mensonge, sans peur. C’est pourquoi on l’a aimé, craint, ou critiqué… mais jamais ignoré.

La rébellion : son trait le plus précieux

Ce n’est pas seulement sa sincérité ou son audace qui ont forgé sa singularité, mais surtout sa rébellion intérieure.

« Celui qui naît dans la marge n’est pas condamné à y mourir. »

Choukri a brisé l’image que la société voulait lui imposer. Il a inventé sa propre trajectoire, par son courage et par un talent brut qui a fini par lui ouvrir les portes du monde. Ses ouvrages, traduits dans de nombreuses langues, font aujourd’hui partie des lectures incontournables de la littérature moderne.

Tanger… la ville qui l’a façonné.

Tanger l’a connu enfant errant… puis écrivain mondialement reconnu. C’est dans cette ville qu’il a rencontré Paul Bowles, Jean Genet, Tennessee Williams, fascinés par sa vérité et sa singularité. Mais Choukri n’était l’élève de personne : il était d’abord le fils de Tanger, le fils de la rue, et le fils d’une littérature qu’il a façonnée de sa propre vie.

Aujourd’hui, en commémorant sa mémoire, la ville célèbre non seulement un auteur, mais un symbole humain : celui qui a su renaître à partir de rien.

Mohamed Choukri est toujours parmi nous, non parce que son histoire choque, mais parce qu’elle prouve que l’être humain peut toujours reconstruire son destin.

Paix à son âme…
Paix à l’auteur du « Pain nu »…
Paix à l’enfant de Tanger qui a offert au monde un témoignage intemporel.

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