On l’a vu s’afficher dernièrement sur une télé satellitaire proche des Mollahs d’Iran et du Hezbollah, lequel entraîne et arme le front séparatiste du polisario, pour dire tout le mal qu’il pense de « l’entité sioniste », suite à l’annonce de la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, jeudi 10 décembre 2020. Mohamed Amekraz aurait pu nous faire grâce de cette curieuse apparition sur une chaîne à la solde d’un régime iranien en rupture de ban, avec lequel le Maroc a d’ailleurs rompu ses relations le 1er mai 2018.
D’abord, parce que cette sortie s’inscrivait à contre-courant des intérêts de son pays, à leur tête la marocanité du Sahara qui venait d’être reconnue par les USA; ensuite -et c’est une circonstance aggravante- parce qu’il est ministre de l’Emploi et qu’à ce titre, il est tenu par l’obligation de réserve et le devoir de remplir ses devoirs, à leur tête la promotion de l’emploi et la défense des droits des travailleurs marocains.
Or voilà un dossier qui semble avoir échappé aux « verres » du plus jeune ministre du gouvernement El Othmani, doublé de SG de la Chabiba du PJD. La gravité de ce dossier est telle qu’il a été dévoilé, une fois n’est pas coutume, par l’un des confrères espagnols, pourtant généralement hostiles aux intérêts marocains. Tenez, « les travailleurs agricoles de la région de Chtouka Ait Baha appellent à la SOLIDARITÉ INTERNATIONALE dans leur lutte contre les abus de l’entreprise espagnole Frutas Raquel », rapporte le quotidien espagnol « Izquierda Diario », pas plus tard hier samedi 2 janvier 2021.
Vous avez bien lu: «SOLIDARITÉ INTERNATIONALE»!!
Cet appel, figurez-vous, a été lancé depuis une exploitation agricole détenue par l’entreprise espagnole Frutas Raquel, basée dans la région Chtouka Aït Baha. « Les travailleurs de l’entreprise Frutas Raquel , dans la province de Chtouka Ait Baha, Souss Massa (sud du Maroc) mènent une rude bataille depuis le 27 août, à travers un sit-in permanent ouvert devant la station d’emballage de l’entreprise », rappelle « Izquierda Diario ». Et pour cause, les moindres droits de nos compatriotes laissées-pour-compte sont foulés aux pieds par l’entreprise espagnole: retard de paiement du salaire, pas de droit au congé annuel et last not least le licenciement de plusieurs travailleurs, parmi lesquels plusieurs dirigeants syndicaux, déplore la publication espagnole.
Et ce n’est pas tout! « Frutas Raquel ne se soucie pas du tout de la santé et de la vie de ses employés et ne respecte pas les règles de prévention et de sécurité en matière de santé », dénonce notre confrère espagnol, évoquant le risque de contamination au coronavirus auquel nos compatriotes étaient exposés.
Comble de l’absurde, cela se passe dans la région où évoluait le jeune ministre PJD, qui membre du Barreau d’Agadir.
Il est où alors monsieur Mohamed Amekraz? Qu’-a-t-il fait pour sauver ses compatriotes de ces pratiques qui rappellent cruellement les pratiques de la pourtant défunte époque esclavagiste?
« Les travailleurs de Frutas Raquel au Maroc demandent un soutien international. Il est très important que cette lutte soit connue, qui n’apparaît pas dans les grands médias, pour signaler l’exploitation COLONIALE des entreprises espagnoles au Maroc, et un régime d’exploitation capitaliste qui propage l’oppression des journaliers et le racisme en sa faveur », s’indigne « Izquierda Diario ».
Une exploitation « COLONIALE » et dénoncée par les Espagnols eux-mêmes mais qui ne semble pas inquiéter le ministre Amekraz, pas plus d’ailleurs que le chef du gouvernement, lui aussi origonaire de la région de Souss.
Courage, dormez!