Divers professionnels du tourisme ainsi que la profession des huissiers de justice ont su concrétiser des acquis structurants pour le devenir de leurs secteurs respectifs; fruit d’une concertation constructive avec les autorités gouvernementales.
Notons que lesdits textes législatifs précisent que leur application n’est pas immédiate, mais progressive ; c’est-à-dire à l’issue de discussions corporation par corporation ; qu’attendent donc les instances représentatives du secteur culturel ? Ses professionnels sont-ils condamnés à rester ad vitam aeternam en souffrance ?
On le constate concrètement, des acquis nécessaires et salutaires pour des secteurs nationaux ne peuvent provenir uniquement de l’État; puisque quand bien même des cadres juridiques de référence existeraient, il est nécessaire que les professionnels concernés montent au créneau.
Au moment où beaucoup soulignent le rôle pivot que les arts et la culture sont amenés à jouer dans le nouveau modèle de développement pour un Maroc en devenir, nous savons tous que le secteur souffre amèrement de l’arrêt quasi-total de l’activité.
Non seulement cet état de fait signe une lente agonie, mais en plus une large frange de ses professionnels n’a pas de revenu complémentaire, et ils seraient peut-être déjà bénéficiaires d’une couverture sociale et envisagerait l’avenir plus sereinement se sachant couverts lors de leurs vieux jours par une retraite.
Il est vrai qu’au niveau de la couverture santé, une mutuelle existe et qui vit durant le confinement une bataille de ses instances représentatives, loin de faire honneur au secteur, surtout lorsque l’on sait qu’elle est appelée à disparaître.
Son caractère transitoire est prévu par la loi sur les professions artistiques, n°68-16 votée en septembre 2016, qui dans son avant dernier article annonce que « l’autorité de tutelle continuera à financer la mutuelle nationale des artistes jusqu’à la création des nouveaux mécanismes des régimes de protection sociale ».
Par ailleurs, les professionnels appellent plusieurs semaines à une reprise et n’ont de cesse d’alerter sur l’état socioéconomique désastreux du secteur ; mais peut-être aurait-il fallu s’unir pour imposer un débat constructif avec les autorités gouvernementales afin de concrétiser des lois qui existent ; en lieu et place d’un ordre structurellement dispersé.
Il est à parier que d’autres métiers et corporations se préparent à matérialiser leurs souscriptions à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, au moment où une crise de représentativité flagrante caractérise le secteur culturel.
Les discours grandiloquents sur la place de l’artiste, l’idéal -voire idéalisme- de le voir enfin exercer dignement son métier s’effrite face à une réalité ne laissant aucun doute sur la faillite des instances actuelles, à simplement représenter ledit secteur mais en prime à créer un dialogue constructif avec l’autorité de tutelle.
Les lois existent donc, mais des actions tangibles manquent tant de la part des premiers concernés que du département de la culture; auquel cas les professionnels d’un secteur, aux relents d’informel, continueront à attendre de meilleurs jours qui ressemblent plus à un mirage qu’à une réalité même lointaine.